274 SAINTE-AKNK DAURAY
nues ces constructions austAres dont 1’ensemble Atait si impressionnant A la place de ce qui a disparu, le pAlerin ne verrait de tous cótAs que des rangAes de maisons basses, irrAguliAres, bAties sans prAoccupation d’art ni d’unitA ; et il se dirait que, si le village de Sainte-Anne s’est considArablement Atendu, assurA-mcnt il ne s’est pas embelli!.....
Une scule chose le remplirait d’etonnement et d’ad-miration : c’est, par dessus ce village de banlieue, la chapelleet la tourqui le dominent.
Quelque fiers que nous soyons de cette oeuvre d'art et de piAtA, il faut en convenir pourtant, sa construc-tion a contribue plus que toute autre cause A la dAfor-mation de la citA monastique.
Quand on dAcida de bAtir, on crut que le nouvel Adi-fice s’accommoderait sans peine des constructions dAjA existantes ; et l’une des clauses imposAes A Tarchitecte fut qu’il s’arrangeAt de maniAre A les respecter. Mais A peine 1’Aglise fut-elle achevAe que l'on sentit la nAces-sitA d’Alargir son cadre et de lui donner de l’air. La chapelle Atait tellement allongAe qu’elle arrivait presque A toucher la scala : sa remarquable faęade s'en trouvait pour ainsi dire masquAe.
On comprit que cet ecran devait disparaitre.
' Constatation pAnible et embarrassante. Ce monument Atait un yestige du passA; du reste il avait son róle et son utilitA pour les fćtes en plein air. Et Ton se rendait compte que la nouvelle chapelle, quelque grandę qu’elle fAt, serait insuffisante elle-mAme A con-tenirles pAlerins en certaines circonstances.
II fallait donc la conserver, mais ou la mettre ?
Devant la fontaine s’Atendait le champ de 1’Epine, dont le terrain se trouvait sans destination depuis qu'on avait abattu, quelque trente ans auparavant, les vieux chAtaigniers qui le couvraient: c'est au fond de
ce champ dans l'axc mómede la route de Vannes, qu’on rćsolut de reconstruire pierre par pierre 1’ancienne scala sancta. On combla l’abreuvoir devenu inutile; et l'on planta, dans le pourtour du champ, des rangćes
La nouykllb scala sancta, dans le champ de l’ćpinb.
d arbres destinćes & devenir plus tard une avenue de procession (i). .
(1) On a fait bien des supposilions pour expliquer l’originc de cc nom : champ dc l'Bpinc l La viritć, comme il arrive souvent, est* plus simple que tout ce qu'on a imaginó.
Les paysans, pour distinguer leurs diffćrentes pióces de terre, ont coulume de dćsigner cbacun d'cux par un ąualifkatif empruntć soit h leur clóture, soit h leur destination, soit & leur expćdi-lion, etc. — Un avcu dc 1678 atteste que le champ dont nous par-lons, sappelait « Parć er Spern ».
Cette appellation primitirc a survćcu & tous les changcments qui ont eu lieu dans le village; et vers le milieu du XIX* sićcle, quand on abattit le bois de ch&taigniers, on planta ici une aubć-pine, cntouróe d une clóture, qui ćgara 1'imagination, en laissant croire qu’on voulait perpetuer un souvcnir important du passć (Archiccs dc Nantes: B. 957. vol. 12, p. 4247. Juridicllon d’Auray, avcu dc 1678).— Móine indication aut Architet nationales: Terrier de