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a supprime definitivement toute possibilite de base legale pour un systeme de prix uniaue du livre en Flandre. Du point de vue strictement juridique, un prix peut certes etre fixe pour les livres edites en Belgique, mais, compte tenu de la structure du marche (65% d’importations, essentiellement a partir des Fays-Bas — 35 % de productions d?ori-gine flamande), on ne peut exiger ni escompter aucune stabilite des prix de la part des editeurs flamands.
Latmosphere, qui etait deja deletere apres le premier examen du dossier neerlando-flamand par la Commission europeenne en 1977-1978. le proces contrę le groupe GIB, la polemique autour de l’ouverture des magasins Club et le baroud d’honneur contrę la fourniture par les grossistes des supermarches GB, est devenue franchement irrespirable. Pendant des annees, la constitution et la reprise continuelle du dossier du prix du livre ont exige a la fois beaucoup de temps, de moyens et d energie. Les autres taches ont alors ete rele-guees au second plan, et les moyens, ainsi que la communication en direction des membres, se sont averes insuffisants pour que ces derniers puissent s occuper de ces autres activites. La « defaite » subie dans la bataille sur la question du prix a fait perdre a 1’Association — a tort — son image de marque. Sans doute, le fait de soutenir le meme point de vue durant des annees et de perdre une bataille juridiaue sur ce point precis ne renforce-t-il pas la position d’une organisation chargee de defendre des interets. Les accords qui n’etaient pas directement lies au dossier des prix ont alors perdu de leur impact et de leur consistance, conduisant a de violents affrontements entre les differentes composantes de Imterprofession. Les forces de 1’Association ont ete mobilisees a des fins defensives, mais non offensives.
4.2 L’organisation et le deueloppement des seruices aux professionnels
La disparition de la protection en matiere de prix s’est accompagnee d’un manaue d’interet et de volonte — notamment financiere — pour contri-buer au developpement d’initiatives communes en matiere de services beneficiant a Tensemble du secteur du Iivre. La concurrence accrue entre libraires — qui se manifeste egalement au niveau des actions promotionnelles ponctuelles — ainsi que Paccentuation des tensions entre foumisseurs
et clients ont entrave la cooperation, par exemple dans le domaine de llnformation collective sur la disponibilite des ouwages. La mefiance qui s’est peu a peu installee na pas permis de recueillir aupres des differents adherents 1’information necessaire a 1’elaboration de rapports mieux docu-mentes a Tintention des pouvoirs publics. La realisation detudes comparatives permettant d evaluer pour chacun des secteurs l’evolution d’un marche ainsi que le niveau de concurrence
— directe et indirecte — n’est pas prioritaire actuellement.
4.3 L organisation et le deueloppement de la promotion collectioe
A l’exception de certaines valeurs sures comme la Semaine du livre, le Salon du Livre et le Livre en Flandre, il n’y a eu, entre 1970 et 1988, pratique-ment aucune nouvelle initiative digne d’interet en matiere de oromotion collective du livre. Cette situation tient en partie au manaue de ressources financieres, en partie au manaue de volonte collective de contribuer au developpement du marche. Lorsque 1’une des parties s’estime insuffi-samment remuneree pour les efforts quelle deploie, elle ne met plus guere d’enthousiasme a poursuivre son action. Le «chacun pour soi» devient alors la regle.
4.4 Les relations auec les pouuoirs publics
II n’y a jamais eu en Flandre de politique favorable au livre; on a meme pu parler a une epoaue dabsence totale de politique. Sans doute le secteur du livre a-t-il toujours ete considere avec grand interet, mais il n’a jamais beneficie dactions notables ou d'un soutien concret. Les divergences apparues au sein de Tinterprofession et les prises de position contradictoires pour les observateurs
— marque d'impuissance — ont empeche le livre de devenir un veritable enjeu politiaue. Remuneration du pręt public, reprographie, statut des auteurs, TVA a 0%, tarifs postaux preferen-tiels, simplification des procedures d’importation, soutien en faveur des etudes sectorielles, soutien actif d’une politiaue de traduction: autant de dossiers qui nont jamais avance depuis des annees. La Belgique, la Grece et la Suede sont les seuls pays a ne pas offrir ce soutien qu’est le prix uniaue du livre. Encore ne sagit-il la aue du sommet de Ticeberg.