\u bout de la chaine du livre, le lecteur se retrouve .eul. De moins en moins de Flamands lisent des ivres (moins de 46 % des plus de 18 ans, contrę )lus de 62 % dans les memes tranches d age aux ^ays-Bas, bien que ce chiffre soit en diminution).
guerre des prix n’a certainement pas rendu la ecture plus attrayante pour ces lecteurs.
— Les livres qui possedent« un quelque chose en plus » par rapport aux best-sellers sont de plus en plus difficiles a trouver; la baisse du nombre des librairies et la reduction des assortiments diminuent les possibilites de decouverte de nombreux titres.
— L’accroissement des charges de Fediteur, de Fimportateur et du libraire rend le livre desire par le consommateur — qui ne veut aucun autre titre — de plus en plus difficile a obtenir. Les longs delais de commande, les frais supplementaires, l’information necessaire avant tout achat ont de quoi decourager le consommateur.
— Lmcertitude sur les pńxfreine les achats. Dans Fespoir de trouver moins cher ailleurs, le consommateur repousse son achat et finit par en abandonner Fidee. II peut aussi etre frustre de decouvrir a un prix moins eleve Fouvrage qu’il vient dacheter, ce qui peut lui donner une image negative du produit. La fidelite de la clientele disparaft et la relation de confiance entre le client et le vendeur, si necessaire dans le domaine du livre, est rompue.
— Lauantage concurrentiel procure par le prbc demeure tres relatif: limite a une faible partie de la production, il est a terme inexistant pour Fensemble de 1’offre et conduit au nivellement de cette derniere. Un nombre restreint d achats a prix avantageux est contrebalance de faęon negative par un prix plus eleve pour le reste d’une production pour laquelle on prend de moins en moins de risques, et qui devient de ce fait de plus en plus previsible.
— Les baisses de prix ne font pas augmenter le uolume des uentes. Les augmentations de prix, quant a elles, freinent considerablement les depenses consacrees a F achat de livres, dont le montant doit etre preleve sur le revenu dispo-nible. Les baisses de prix ne transforment pas pour autant les refractaires a la lecture en acheteurs convaincus. Lorsque le besoin fondamental de lirę vacille, ce ne sont pas les rabais sur les prix qui le raviveront. La pratique du discount a provoque le deplacement du marche, non son elargissement.
— La hausse continue des prix du livre, la rare-faction de 1 offre et Fincertitude sur les prix amenent le lecteur flamand a preferer la frequentation des bibliotheques. Entre 1979 et 1988, le nombre des prets publics en Flandre a augmente de 46%, rattrapant ainsi partielle-ment les Pays-Bas. Au cours de la meme periode, la frequentation des bibliotheques neerlandaises a augmente de 17 %. Sans doute Fabsence des effets secondaires negatifs de la liberte du prix a-t-elle ete determinantę dans cette evolution.
— Pour les acheteurs institutionnels (bibliothe-ques, services publics, etablissements d’ensei-gnement), la liberte des prix du livre constitue une veritable hantise. La pratique des rabais les contraint a lancer des appels doffres qui pren-nent du temps sans leur donner la moindre certitude quant a la qualite du service propose. Le choix est dietę uniquement par le prix. L’effort consenti sur les prix se traduit par la baisse de la qualite du service (longueur des delais, non-livraison des ouvrages, manque d’information, absence de conseils pour le choix des titres, suppression des envois a Fessai et non-reprise des ouvrages endommages). Bon marche devient synonyme de mauvais service, les besoins en matiere de service etant etouffes par la tyrannie du prbc.
— Les liures disparaissent des rues et bientót des esprits. Lorsque Feffort exige est trop grand, les priorites changent: c‘est la loi du moindre effort qui s’impose.
— Les livres tendent bel et bien :
• a redeuenir des produits destines a une elite: prbc tres eleves, nombre de points de vente limite, cout important de la satisfac-tion des desirs, droit d’expression reserve aux auteurs aises et entreprenants ;
• a aboutir a un processus de niuellement extreme: misę en avant de valeurs sures a grand succes, disponibilite limitee des ouvra-ges, absence de service apres-vente, manque de conseils et de professionalisme. Reduire le livre a sa seule dimension