L'Educateur Prolćtarien 330
notre groupe poursuit obstinement la misę au point. Toute aggravation de la surcharge cles classes au conlraire, toute redućtion de credit, loute diini-nution du standard de vie sont des atteintes directes aux possibilites d’evo-lution de nos techniques pedagogiques. Lcs gouvernants ne 1’ignorent pas : c’est le moment qu’ils ehoisisśent pour faire un appel diseret a tous les preclieurs d\amour qui essaieront de masquer sous leur idealisme la misćre technique incurablement accentuee.
Nous avons, il nous sembłe, inebranlablement silue le probleme pedago-gique tel qu’il se pose ąujourdMiui aux educateurs et a tous les travail-leurs. Ne le laissons pas ramener, pour les necessites sociales de la ręaction capi tal iste aux limites sen‘imenla;es d’un intelleetualisme desuet. Hestons en face des realites en atlendant et en le preparant — le jour oii, les ou-vrierś et les paysans, maitres de leurs destinees, pourront cnfin nous don-ner les moyens techni.que$ de realiser notre pedagogie populaire. Alors, dans nos classes regenerees par la paix et le truvail, on pourra parter effec-tivement d’amour.
En attendant, depouillons impitoyablement le mensonge des mots ; vo-yons clair la route a suivre et agissons. C. Freinet.
NOTA. Je remercie les nombreux camarades qui s’intóresscnt a notre sort et qui se sont demandes avec une si affectueuse synipnthie ec que j’allais devenir i» Paques, l’cxplration de mes si.\ mois de congc*.
Mon etat dc santć de inutile de guerre ne me pcrmettąńl pas d’exercer dans le poste (jui m’a ete inippść, j’ai demande et obtenu six nouveaux mois de conge — jusqu’it oetol>re seule faęon passable de sortir proeisoircment d’une situation qui serait pres-que tragicjne sans eet arrangemcnt.
Aux educateurs qui liesitaient a reconnaitre comment le sort de 1’ecole nourelle est Iie au sort de la revolulion socialiste dans les divers pays, nous avons souYenl cite l’exemple de \'ienne, et nous avons predit maintes fóis que le trioinplie de la ręaction sur la social democratie autrichienne serait aussi la mort de la grandę ecole yiennoise.
0’est lait mainlenant. I/heroique surśaut des ouvriers autricliiens a ete noye dans le sang ; les heaux batinients construits avec amour par une municipalite qui se croyait maitresse de ses destinees ont ete bombardes. On annonce que tous les educateurs soeialistes sont revoques. Le liberalisinc scolaire, tout comme le liberalisme social, a vecu.
Nous saluons nous aussi les hćroiques combattants de Yienne cl nous ne menageons pas notre indignation devant les destructeurs de realisations pe-dagogiques admirees par le monde entier. Mais, conscients de cette inter-dependance, a;ujQurd’hui flagrante, de la pedagogie et de Letat politique, nous nous elevons d’abord contrę les methodes du fascisme international ; nous mettons nos camarades en gardę contrę les tentatives qui, en France, preparent le grand mouvement de rćaction, dont les evenements de Saint-Paul nous avaient donnę l’an dernier un avant-gout. Ce n’est pas dans votre classe ({ue vous defendre/ utilemeńt Teducalion nouvelle ; c’est meles aux paysans et aux ouvriers qui en masse se levent contrę le fascisme naissant.
Au nom de la pedagogie nouvelle, dont LUnion Sovićtique sera bientot .le seul domaine, joignez-youś partout aux organisations antifascisles et que cette camaraderie vraiment unitaire qui, depuis des annees dejt\ cimente notre action coinmune, vous aide a faire triompher, sur le plan syndical, l’idće aujourd’hui necessaire du puissant front unique antifasciste et revolu-tionnaire. C. F.