ecpose. Le plan adopte par l’abbe est moins complexe que celui de la "Justification" de Je Petit. D coraporte, comme le recommandent les traites de rbetoriąue, trois "parties" < "membres principaubc", que Michel Pintoin appelle articuli ou parłeś principaJes (IV, 104 114), dwisees chacune en six "poins" ou "raisons" (rationer. IV, 92)107. Chaque partie a theme distinct. La premiere, qui traite de la necessite d’implorer la justice du roi, s’appuie s le 15* verset du psaume 89 (88): "Justicia et judicium preparacio sedis tue" (TV, 92)l0*. Da la seconde, 1’orateur reprend le theme choisi par Jean Petit: "Radtc omnium malon cupiditas" (IV, 104), dans 1’intention d’appliquer ces paroles au duc de Bourgogne. 1 troisieme partie, qui vise a refuter les accusations portees contrę Louis d'Orleans, develop une autre citation du Psautier (7, 9): "Judica me, Domine, secundum justiciam meam secundum innocenciam meam super me" (IV, 114).
Le discours de 1’abbe de Cerisy est naturellement trufle d auctoritates, de rationes d’exemp/a, bien qu’il apparaisse un peu moins penetre de 1’esprit et des procedes scolastiąu que celui de son adversaire,,>9. Les horizons intellectuels des deux orateurs different quelq peu. Jean Petit avah, pour les besoins de sa demonstration, mis iargement l’Ancien Testaim a contribution; l’abbe se refere plus volontiers au Nouveau Testament: "Car en 1'Anci Testament moult de choses estoient souffertes qui maintenant sont defendues"110. D’aui part, Thomas du Bourg fait une plus grandę place aux auteurs paiens et a 1’histoire romaii En plus de citer Aristote (.Ethiąues), Ciceron (De legibus, De officiis), Ovide (De arte amen [autrement dit YArs amatoria], Remedia amoris) et Vegece (De re militari), ii tire plusiei exemples des Dicta et facta memorabiha de Valere Maxime et du De conjuratione Catilin de Saliuste. Cet interet pour !’Antiquite ne suffit evidemment pas a faire de lui un humanis les artes praedicandi cautionnent cTaiUeurs Pusage d'exemp/a empruntes aux dassiąues par I ,<r Voir ibid., pp. 270-272.
,(* Dans la chroniąue de Monstrelet (ibid., p. 274). cette citation est erronement attribuee au psaume 79 (78). s’agń peut-etre d*une faute de lecture de la part d*un scribe ou de Tediteur modeme (LXXXVUI a\ant confondu avec LXXV1II): l eneur est repetće par A. Covillc (op. citp. 236). qui a utilisd les manusa "isoles” du discours de Tabbe de Cerisy. Quant a Michel Pintoin. il ne donnę pas la refercncc precise de citation. mais parle simplement de mverbum prophete" (IV. 92).
109 Par exemple. contrairemem a Jean Petit (voir supra, pp. 83-84). Pabbe n a jamais rccours au latin pi cxpnmer sa propre pensee.
1,0 La chroniąue d'Enguerran de Monstrelet, ćd. citee, L 1. p. 301. Michel Pintoin traduit fidelement passage: mQuia in antiąuo Testamento multa permittebantur, ąue modo prohibenturm (IV. 108).