tats 6conomiques du dópeuplement et du vieillia-sement de la population, parcourez ceux de nos dćpartements ou la denatalite et Pemigration des Jeunes sevissent depuis longtemps : vous y ver-rez de tou» cótes des terres en friehe, des fer-mes abandonnees, des villes en dćeadence : ce sont des dśpartements ruin6s. Voil& le sort qul attend la France entifcre, au train oii nous allons.
E8t-il permis de se faire des illusions sur les consśquences financifcres d’une dópopulation accćlćrće? Le ralentissemcnt de l’activitć 6co-nomique, la diminution du nombre des contribua-bles reduiraient constamment les ressources de 1‘Etat. Comprimer en proportion ses dópenses, intćr§t des emprunts, defense nationale, assis-tance, etc.? t&che impossible autrement que par des d£valuations successives, v6ritables banque-routes conduisant k la minę totale. La possibi-litó d’empmnter disparaitrait elle-meme un jour: on ne prete pas d'argent k un condamne a mort; on n'en prete pas non plus k un peuple qui se suicide.
Si la dćnatalite persiste, les capitaux fondront, les rentes se devaloriseront. Que restera-t-il aux gens ślgćs? Les parents ayant elevś de nombreux enfants pourront, grace a ceux-ci, etre tires d’af-faire, mais que deviendront les retraites, les assu-rśs, tous les vieillards sans enfants, qui ne rece-vront plus leurs pensions ou leurs secours qu’en monnaie devaluee a 100 %?
Aucune nation ne peut vivre sur ses richesses acquises : le jour ou il n’y a plus de jeunes pour en creer de nouvelles, rćcroulement financier est inevitable.
Quant aux consćquences sociales de la dćna-talitś, ce sont les pires de toutes; les cślibataires sans excuses (je ne parle naturellement pas des autres), les mariśs volontalrement sans enfants ont, trop souvent, pour devise : « A nous les plaisirs, apres nous le deluge i. Le mariage n'est pour eux qu’une association temporaire d’int6r6ta et d’agrćments, rimmoralltś les guette k chaque pas et fait tache d’huile autour J’euŁ
Alors que la dśpopulation menace, dana leur existence meme, le pays et la sociótś auxquels lis doivent tout, ils s'abstiennent en grandę ma-jorit£, par śgolsme et par mćpris de l’int6r§t social, de prendre aucune part k la lutte contrę ce flćau; leur scepticisme enlfcve k la nation toute confiance, tout £lan, tout enthousiasme : la mul-tiplication de ces sans-en1ants volontalres est, pour un pays, pire que la pauvretć, pire que la defaite; elle est le suicide morał, qui fait de Tin-vasion et de la ruinę un chatiment merite.
Voil£ les consequences de la dćnatalitć; prises isolćment, elles sembleront peut-etre pouvoir laisser cncore un certain repit k la France, 4 ou 5 ans pour les consequences militaires (les rćser-ves allemandes ne sont pas instruites), 15 ou 20 ans pour les consequences ćconomiques, financifc-res ou sociales; mais elles seront simultanees : leurs effets ne s’additionneront pas, ils se multi-plieront, et cela precipitera leur apparition en augmentant leur gravite : le rćpit qui nous reste est terriblement court; nous sommes au bord du precipice, et la terre croule sous nos pieds.
Peut-etre sommes-nous a la derniere heure ou nous puissions encore faire notre choix : relever notre natalitś, comme TAIIemagne a relev6 la sienne depuis 1933, ou sombrer avec la France.
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