Juge de la Cour Supłrieure
Par L’HON. E. FABRE-SURYEYER Montreal
En cherchant autre chose dans le Bulletin des Recherches Historiąues, je trouvai (t. 43, p. 102) un article d*E.Z. Massicotte sur le peintre Alfred Boisseau se terminant par ces mots: “Que devient le sieur Boisseau apres 1887, datę ou nous perdons sa tracę? Comme il ne nous a pas ete possible de le savoir, nous passons la question aux lecteurs.”
Je me souvms alors d*avoir lu, au commencement du siecle, une notice necrologique sur Alfred Boisseau, qui contenait certains des ren-seignements fournis par Massicotte, en particulier sur 1’Institut Canadien. Mais ou et quand cet article fut-il publie? Je me mis en quete de le retracer, ce que je n’ai pu faire. En attendant voici ce qu'on trouve en reunissant les notes biographiques que j’ai pu me procurer a son sujet, et dont les principales me yiennent de M. Robert Hubbard, direc-teur de 1’Art Canadien a la Galerie Nationale dOttawa, et de Miss Sibyl Fantazzi, bibliothecaire de la Galerie des arts de Toronto.
Alfred Boisseau naquit a Paris le 28 fevrier 1823. II etait le fils de Jacques Messidor Boisseau (plus connu sous le prenom d Henri) gra-veur et lithographe en vue. II etudie la peinture sous Paul Delaroche, et en 1842, si Ton en croit Benezet (Dictionnaire critique des peintres, etc. ed. 1948, p. 748.) il aurait expose au salon (a lagę de dix-neuf ans) deux tableaux: “Agar chasse” et “L’aveugle”. En 1846, il partit pour la Nouvelle-Orleans, ou son frere etait secretaire au Consulat de France. A son arrivee, il apprit que son frere venait de mourir de la fievre jaune. II demeura a la Nouvelle-Orleans deux annees, et trois de ses tableaux: “Marche d’Indiens de la Louisiane”, “La Creole” et “Le Barbier negre” sont d*inspiration louisianaise.
II se rendit de la, en Europę, puis a New York ou il eut des succes comme portraitiste. Apres quoi, il habita Cleveland, ou il fit un sejour assez prolonge, puisque ses quatre enfants y naquirent. Nous ignorons le nom de sa femme et lacte de son mariage.
II emigra a Montreal peu apres 1860, et devint secretaire et surin-tendant de “1’Institut Canadien”. II occupait ces fonctions lors du fameux proces de Guibard. Franc-maęon, il s*interessa a la fondation de la loge des Coeurs-Unis, dont il presida 1’assemblee qui eut lieu le 18 octobre
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