sagę personne, corame nostre saint pere le papę estoit, et qu’il sęauroh moult pou dire en cette matiere"1*7 Michel Pintoin dit bien que le duc ”s’[est] excuse de l’insuffisance de son savoir et de son peu d’eloquence pour abordcr un pareil sujet en presence d’un teł personnage" (de insufficiencia sermonis et ścieńcie coram tanio domino se excusans), mais ajoute qu’0 a ensuite recapitule de maniere tres eiegante (elegantissime) ce que le papę avait dh (U, 280-281). Plus loin, le Religieux loue le talent d’orateur (disertissime peroraverit: U, 304) de Jean
Canart, eveque d'Arras et chancelier de Bourgogne, alors que le secretaire demeure muet14*.
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Mais il est surtout porte a exalter l’eloquence, la memoire et 1’habilete de Benoit XIII. A un certain moment, celui-ci repond "tres-bien et grandement"149 au discours d’un docteur, ce que le chroniqueur traduh par "luculentissime". Mais Michel Pintoin s’empresse d’ajouter que le papę a ensuite, "non sans exciter Tadmiration generale, repris dans Ies formes et article par article, sans omettre un seul iota (articulatim et in forma, sola non deficiente iota), les propositions de 1’orateur" (II, 256-257). Ailleurs, il rapporte que le pontife
appuya ses assertions par des paroles spćcieuses et par des raisons babilement presentees. suivam sa
coutume (radonem suam et conclusionem verbis pollilis et apparentibus mediis morę suo fortificans)\ car. au dire des gens [sagesj. il surpassait en eloąuence les plus fameux docteurs (circumspectomm judicio multos famosos doctores superabat) (II, 262-263).
Ce passage est absent du recit de Gontier Col150.
Ces exemples amenent une constatation importante: les commentaires que le chroniqueur se permet d’ajouter a sa source vont toujours dans le meme sens que les jugements qu'il porte ailleurs. En voici une preuve additionnelle. On a vu precedemment que Michel Pintoin n’apprecie pas paniculierement l’eloquence de Gilles des Champs, mais qu’il estime par contrę sa science et sa sagesse151. Or, ce docteur a pris part a 1’ambassade de 1395. Gontier Col rapporte ainsi un de ses discours: "Lequel theme ledit maistre Gilles Deschamps deduit, poursuit et divisa notablement et assez longuement en termes generaux selon la teneur des instructions [qu’il avait reęues]"152. Pour une fois, Michel Pintoin se contente de traduire fidelement sa source, sans y ąjouter quoi que ce soit: "lllud notabiliter et satis prolixe in
147 Amplissima Collectio. t 7. col. 497.
148 Cf ibid., col. 506-507.
150 Comparcr ćgalement II. 260 a Amplissima Collectio, L 7. col. 491-492.
151 Voir supra, pp. 43-44.
I5: Amplissima Collectio. Ł 7. col. 489.