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Une telle charge symbolique peut aussi venir en aide a une identite regionale en mai de symboles et d^łun passe specifiąuement bas-laurentien. Certains acteurs impliąues dans le dossier du manoir Fraser esperent ainsi voir le monument devenir un element important du patrimoine regional. L’etude de la documentation promotionnel le de la SSPGP revele (Tailleurs une constante ambigiute dans Tutilisation du terme «region»¹²³. On observe en effet que, identifiant le monument tantót a la communaute locale, tantot a la communaute regionale, les promoteurs adaptent leur discours au contexte et au partenaire conceme *²⁴. Lancee dans une operation de sollicitation et de charme aupres d’eventuels partenaires financiers, la SSPGP doit demontrer que son projet est non seulement viable financierement, mais que ses retombees puissent beneficier a Pensemble de la region du Bas-Saint-Laurent ^l25. Le potentiel symbolique regional constitue en cela un argument de taille qui est evoque dans le document de prćsentation officiel du projet envoye aux differents partenaires financiers en decembre 1995. On peut y lirę:

Nous voulons aussi que la populatioo regionale puisse s‘identifier a ce tćmoin de notre hisioire, a ce symbole rćgional. Ultimement. il apparait essentiel que 1'ensemble des bas-laurentiens soient fiers de possćder un edifice parrimoniał de ce calibre»¹²⁶.

Bref, le mandat que se donnę la SSPGP est davantage axe sur la misę sur pied d’une entreprise culturelleque surlaconservation d’un monument. Les premieres actions de Torganisme demontrent a quel point Penjeu k evoluć pour se voir attribuer une image de Ievier de developpement plutót qu’un projet de sauvegarde d*un vestige menacć. Regroupant sensiblement les memes acteurs

¹²³    Cette imprecision illustre une terntorialitć basee davantage sur une emitć locale, qui iilustre donc )a faiblesse de l’appartenancedes Louperivois au Bas-Saint-Laurent. De plus, le terme rćgion mćriterait d’etre mieux dćfini dans le discours des acteurs locaux et rćgionaux. comme le souhaite Guy Massicone: «Comment ne pas etre frappe par Fimportance de laąuestion regionale, encore une fois comme ćlćment distinctif etoriginal de notre existence rćgionale, quand on frćquente un tam soit peu les leaders politiques, economiques et culturels du milieu. U serait d*ailleurs interessant, comme projet de recherche, de dćfinir le sens du mot “rćgion” dans 1’esprit des acteurs de la scene regionale [...]», Massicone, op. titpp. 40-41.

¹²⁴    En effet, certains intervenams, comme le CRCD, TATR et le MCC par rentremise de sa Direction regionale, oeuvrent a Techelle du Bas-Saint-Laurent On peut d^łailleurs entrevoir la perception regionalistę du dossier du manoir Fraser ii la Direction regionale du MCC dans un article signe de la chargee du projet au MCC. Moniąue Bourget. op. cit._t p. 43-45.

¹²³ Cene argumentation impose toutefois une adaptation du projet et de la perception du monument qui doit maintenant representer une realite commune aux bas-laurentiens. Dans un depliant promotionnel distribue lors de la campagne de levee de fonds, les promoteurs suggerent que, tout en insistant sur la presence de la familie d" Alexander Fraser, le manoir serve «de centro d*interpr&atwn sur la presence anglophone au siacie demierdans l^łEst du Quebeo>. SSPGP. La restauration du Manoir Fraser a Riviere-du-Loup,[Dćpliant promotionnel], automne 1995,4 p. ASSPGP, dossier 2.

¹²⁶ SSPGP, Restauration du Manoir Fraser de Riviire-du-Loup. Document de presentation, Riviere-du-Loup, decembre 1994, p. 5, ASSPGP, dossier 2.