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1’embouchure de la rivićre constituent des avantages que les habitants d’alors aurom tdt fait d’exp1oiter. Le moulin a scie de la chute ainsi que le moulin et le quai de Narcisse Pelletier a rembouchure de la riviere constituent les deux centres d’activite de 1’endroit. Les auteurs insistent sur les avantages de cette situation geographique de carrefour qui favorise, dans un premier temps, une importante activitó maritime, puis, k partir des annees 1860, le transport ferroviaire. Cette nouvelle industrie du chemin de fer va transformer la petite bourgade en veritable centre industriel. Les auteurs soulignent Fimpact social de ces changements rapides de l'activite economique.
Cette periode voit aussi se developper des services modemes tres tót k Fraserville. L’ouvrage
rappelle les circonstances de la naissance du premier hópital, du service telephoniqueet de la presse
ecrite. Toutes ses initiatives sont celles de citoyens de Fraserville, qui ne s'empechent pas de
concurrencer des produits etrangers a la region, notammeni dans 1’industrie du telephone'J. Les
chapitres suivants sur 1’utilisation des grandes chutes, la vie sociale, et les annees 1880 apponent
des precisions sur cette periode florissante de Fraserville, laissant souvent la parole a des temoins
de cette epoque qui ont signć des articles dans les joumaux locaux du temps. Le demierchapitre.
consacre a 1’histoire comemporaine, s’intitule «Riviere-du-Loup». II s’ouvre sur la transcription
d’un article de joumal local dont le titre est «le joyau du Bas-Saint-Laurent» et qui brosse un
portrait aussi poetique que flatteurde la ville en... 1895. La conclusion qui porte le titre «(Jne ville
d’avenir» exprime parfaitement les intentions des auteurs de recourir a 1’histoire pour evoquer un
passe glorieux et d’en faire un message d’espoir. Resumant le XXe siecle en ces quelques phrases,
les auteurs expriment ainsi leur perception de cette longue periode:
Familierdćja depuis longtemps, le nom de “Rivifere-du-Loup” devint donc officiel en 1919. Riviere-du-Loup n’hćriia pas. si l’on peut dire, de la meme renommće que Fraserville. Carpetii a peiit. (la cause de ce phenomene semble un mystire pour les uns et n'est qu’un secret de polichinelle pour plusieurs) les activitós diminuerent d'intensitó, les projets d'ordre industriel en pacticulierse firent plus rares, et l'on se rendit compte que les financiers investisseurs sYtaiem eclipses. Riviere-du-Loup fut alors oubliće, ignorće, meme depossćdće. On connut des heures sombres1".
Ce «sec ret de polichinelle» auquel font allusion les auteurs, fait reference a la fermeture graduelle. au cours des annees 1950, des importantes installations ferroviaires qui faisaient vivre des centaines d’ouvriers a Riviere-du-Loup. Cet evenement marquant pour Riviere-du-Loup semble etre peręu comme un souvenirdouloureux, au point que les auteurs n’osent pas l’evoquer. Mais tout au long de la premiere moitie du XXe siecle, aucun evenement ne semble digne de rappel. La dichotomie exprimee entre Tepoque deFraservtlle etcelle de Riviere-du-Loup impose des representations non
,Dumas et Pelletier, op. cir., p. 49. 10 Ibid., p. 87.