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(Torigine anglophone, exterieures k la rćgion et voućes a la cause du patrimoine et de 1 ’ histoire que la familie s’est adressee. Ni le MAC, ni la municipalitć, ni la SSPGP ne semblent avoir ete sollicites ou avoir joue un role dans cette transaction21. II est aussi tres difficile de connaitre 1’opinion publiąue face a cette acquisition. Si une certaine satisfaction est exprimee par quelques personnes impliąuees dans la vie culturelle locale22, nous pourrons observer que, au cours des annees qui vont suivre Pachat de la proprićtć par la Fondation HCQ, certains evenements vont remettre en question cette apparente satisfaction.
Situć dans une zonę urbaine en forte transformation, le site du manoir Fraser s’integre de moins en moins au nouvel envirdnnementconstruit qui prend formę. Avec 1 ’arrivee massive de 1 'automobile apits la Deuxieme guerre mondiale, I'ancien chemin du Roi, qui se nomme a cet endroit la rue Fraser, subit une «banalisation» causće par la mauvaise integration des commerces23. L’originaiite de cette artere provenait de sa fonction de porte d’entree des touristes dans la ville et donc de sa vocation de villegiature. Dans un tel contexte, la presence du manoir Fraser temoigne de cette epoque ou la rue avait une vocation de villegiature et un cachet aristocratiąue. L’allusion au manoir Fraser se fait donc plus courante dans un contexte de developpement commercia! et de transformations rapides du cadre bati. Vestige anachroniąue et inutile pour certains. site exceptionnel pour les promoteurs immobiliers, temoin d’un passe eloquent pour d’autres, le site du manoir ne laisse plus indifferent.
De plus, Poccupation du manoir en tant que residence d’ete par la familie Fraser-Lizotte cesse definitivement avec le deces de Thćitse Fraser-Lizotte en avril 1986. Les heritiers doivent donc proceder au partage des biens mobiliers. Chaque heritier est ainsi invite a choisir les meubles. objets et effets qu'il entend conserver. Par la suitę, on procćde & une vente publique du reste des objets et des meubles. Ainsi, rćpondant a Pannonce presentee dans le joumal local, des gens de 21 Au dęli des intemions de la familie, les premi&res dćmarches de sauvegarde du monument tćmoignent d’un contexte qui, a cause de la gesrion centralisće du pammoine par I'Etat et de la conception encore dominantę d'un patrimoine qui rćffere i des tómoins exceptionnels de Phistoire nationale, facilite peu la prise en charge de vestiges par les communautds local es.
~ Un des intervenants suggćre d’ailleurs que, meme s’il est tres heureux de l’acquisition du manoir par la Fondation HCQ, l'avenir de la propriśtó soit pris en charge par une socićtć locale. Lavigne, op. cit., p. 3.
21 Ce que soulignent Martin, Lźonidoff, Provencher. Lepage et associćs, op. ci/., p. 13-14. Voir aussi des critiques du peu de conscience patrimoniale i Riviere-du-Loup dans: Jean Chartier, «La renaissance du manoir Fraser. L’ancienne maison seigneuriale se refait une beautź sur une rue atHtnće». Le Devoir, 12 juin 1997, BI: Jean Chartier. <*Les six chutes de la riviire du Loup. Un site exceptionne[ possćdant le potentiel d'un parć provincial», Le Devoir, 19 juin 1997, BI.