sensions intestines ne feraient que servir les interdts des ennemis et »Yon se tromperait cruellement« si 1 on croyait qu’il n’y a pas lieu de craindre les dangers exterieurs »reels«, en faisant des re-formes interieures et en fondant de nouvelles institutions dans le pays. Kaunitz faissait enfin appel »au patriotisme sincere et eclaire«.
La ąuestion relative au Departement de guerre fut egalement debattue a la Diete dans le courant de ces journees. Lucchesini raandait precisement le 29 octobre que »le grain« dont germe-rait la contre-confederation etait deja seme et que celle-ci ne manąuerait »surement« pas d’etre formee, si le roi gardait le com-inandement des troupes. II disait de plus qu’on qualite de »bon patriote« le prince Adam Czartoryski suivrait la puissante im-pulsion donnee par la princesse sa femme et se vantait d’avoir gagne sa confiance. En accordant un conge au [)rince de Wur-temberg, Frederic-Guillaume II lui avait recommande de feliciter la princesse Isabelle Czartoryska de son patriotisme ainsi que de Fattitude qu’avait prise sa familie. Le prince n’assistait pas a ces »entrevues orageuses« qui decidaient du sort du Departement. 11 etait »embarrasse« lui-meme et on etait- arrive a un moment dan-gereux, car on pouvait prevoir une guerre civile et Pimiption des troupes prussiennes massees a la frontiere. En presence de cette situation critique, on resolut de prendre dófinitivement position contrę la Russie, de sorte qu’on visait indirectement 1’Autriclie. La Pologne se trouva alors en face d’un dilomme tragique. »Si le commandement des troupes avait ete decide en faveur du Departement, la Pologne aurait ete en fen et les Prussiens n’atteudent et ne guettent que ce moment pour dechainer une tempete« ecri-vait le 5 novembre le prince Adam Czartoryski a Kaunitz pour expliquer et presque pour justitier son attitude et la resolution prise par la Diete.
Stackelberg, le tout-puissant ambassadenr de Russie, qui se sentait lmmilie et dont la position etait ebranlóe, voyait en ce moment avec regret et amertume que sous Finfluence de »la de-claration instigatrice de la Prusse, la Pologne etait tombee entre les mains du roi de Prusse*. 11 avouait trop tard que les *mo-tifs« pour lesquels on liaissait le Russie, etaient malheureusement »fondes« et que routrecuidance moscovite en etait la eause. Xo-yant s^ouyrir devant lui »un abime«, il cherchait a se tirer d’af-