12 ETUDE SUR LE DIALECTE BERBERE DES ZA1AN ET A1T SGOUCOU
qu’aux Alt SaTd, on releve autant dc versions que de groupes de dialectes.
Le nom de l’auteur. quand il est eelebre, est parfois conserve dans cette formule initiale : hm u-rn firm. — Un tel vous dit...
Le fond de lous ces chants est la satire, dans l’art de laquelle ces Berberes sont passes maitres. Les actes de la vie courante, les combats, les deceptions d’un amour malheureux, les travers d’un individu, sont fixes en quelques mots hien sentis et hien accueillis des Zaian a 1’espritessentiellement librę et frondeur. II faul ajouter que la satire constitue dans ces regions aux mneurs encore feo-dales la vengennce du faible. Les grands la craignent vivement, car la marque du ridicule est indelebile. et ils n’hesitaient pas, dit-on, a faire des largesses aux chantres reputes afin de sattirer leurs bonnes graces.
La propagation des chants estevidemment en relations etroites avec la qualite de la formo et du fond. Les Berberes savent recon-naitre les chants reellemenl poetiques et il faul, dautre part, que le sujet traite ait un caractere assez generał pour interesser beau-coup de tribus.
Tous sont en prose; aucune recherche de vers ni de conson-nance finale; la redaction en est extremement concise; elle pre-sente a chaque instant des sous-entendus qu’il faut retablir, de veritables lacunes menie qu’il faut combler, toutes difficultes dont nous demandons qu’on tienne compte dans 1’appreciation des tra-ductions que nousavons donnees : tout en serrant le texte autant que possiblc, nous avons cherche avant tout a les rendre claires et completes.
Dautre part, ces chants font tres souvent allusion a des evene-ments anterieurs, dont la connaissance est indispensable a la com-prehension du texte : c est pourquoi il est impossible de se passer des commentaires d’un indigene; peut etre ces commentaires auraient-ils pu ligurer apres chaque chant : nous avons craint d’augmenter par la le volume de cet ouvrage dans de trop fortes proportions.
La langue en est toujours tres recherchee. hien superieure a celle des contes; —les expressionselegantes y abondent ainsique les termes rares ; la phrase a un tour particulierement soigne, une veritable allure poetique. L ordre des mots n’y est pas indilTerent, pas plus que la consonnance ni le nombre des syllabes : un mot change, une interversion donnent une phrase nouvelle qui ne