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n’est pas, ne peut pas etre pris au serieux. U est le modele acheve de 1’indigene-enfant. [...] La plus populaire de 1’iconographie coloniale est celle du negre : “Y’a bon Banania”». 7 Nćanmoins, «[...] 1’adulte sait, ce qui est bon pour l’avenir de l’enfant, ce qui est dans son interet veritable. [...] Un “indigene” enfant pouvait se glisser sans problemes dans les schemas de

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pensće du Blanc. Doublement enfant, donc doublement soumis.

Un groupe de fellahs defile aussi devant le tribunal et cette fois-ci de nouveau «[...] une grandę tristesse emane de cette foule de fellahs aux regards lents, aux gestes prophetiques. - lis sont bien loin de nous! assure le juge [...]. Nous rejoindront-ils jamais? - Oui, quand nous les aurons instruits.»129 L’indigene est dans une situation fortement defavorisee dans la colonie, mais on ne trouve pas chez Randau, si on le compare a Bertrand, des vocables qui offensent le colonise, sauf, bien sur, les mots : «bicot» et «troncs-de-figuier» adoucis par le contexte. La misćre du fellah qui reprćsente ici le groupe le plus demuni est misę en evidence pour provoquer la discussion sur le statut de 1’indigene dans la societe coloniale; ce procede a un caractere itćratif : chaque fois que les pauvres apparaissent, les colons plus ou moins «humanistes» parlent avec achame-ment du probleme de 1’assimilation de 1’autochtone.

Une fois seulement nous nous trouvons en presence de fumeurs de kif qui assoupis dans leur bonheur appartiennent au decor souhaite du paysage maghrebin plutót qu'ils n'apparaissent comme de vrais humains. A cóte d’eux, «un petit Kabyle, dont les gestes sont brefs, leur sert du cafe et leur prćsente soit la magique poudre jaune, soit la pipę a foumeau minuscule, soit une braise.»130 Dans le meme cafć maure

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flutes et tambours marquent un rythme erotique; [...], des ephebes [...] remuent lentement les bras, [...] les douros tintent dans les sacoches [...]. Les fumćes du haschisch montent a la tete d’Hćlene qu’ecoeurent les exhalaisons putrides ćmanćes de cette assemblće de prolćtaires en chaleur.131

★ * *

127 A. Ruscio, Le Crido de l'homme blanc, Regards cotoniaur franęais XIX1. XXe, Brux elles, Editions Complexes, 1996, pp. 64 et 65.

121 Ibid., pp. 60 et 61.

129    R. Randau, Les Colons, op. cit., p. 247.

130    Ibid., p. 194.

131    Ibid.



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