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que Ehigas a assistś a la tragiąue fin de Mayroyśnis 88. Yranoussis n’admet pas les choses relatees par Perrevos, partant, il ścrit que ce sont « des lś-gendes non fondśes, quand on affirme que Ehigas a vócu aupres de Mayroyśnis jusqu’aux derniers jours du regne de ce prince et que, pour ainsi dire, le bourreau du sułtan aurait dścapitś, sous les yeux de Ehigas, le “serasker” vaincu et “hśros”, qui fut Prince rśgnant de Moldavie et de Valachie »6B.
Yoici, maintenant, les arguments par lesquels nous allons chercher k combattre l’invalidite des choses relatees par les historiens mentionnes ci-dessus.
Des le dśbut, nous devons souligner le fait que le jeune Ehigas, depuis qu’il śtait encore & l’ścole, śtait maitrisś par des sentiments patriotiques et il śtait rśvoltś par ce qu’il voyait aux lieux de sa naissance. II pensait aux souffrance de ses compatriotes, qui vivaient sous le joug oppresseur des turcs et voyait avec beaucoup de sympathie la lutte acharnśe menśe par ceux-l& pour la libertś et 1’indśpendanee. Sa rśvolte fut grandę quand il vit les persścutions que les habitants de Thes-salie supportaient aprśs 1’insucces des incursions de la flotte d’Orlof en Peloponese, attendu que sa ville natale se trouvait sur le chemin des armśes ottoraanes qui sont allśes śtouffer la rebellion et punir les « raias » qui avaient ose prendre les armes contrę 1’Empire ottoman.
Le Prince rśgnant Mavroyśnis s’est montrś, au contraire, des qu’il a occupś le tróne, un ennemi acharnś des peuples chrśtiens et un exścu-teur obśissant des ordres donnśes par sesmaitres turcs. Pendant la guerre msse-turque de 1787—1792, Ehigas se trouvait k Bucarest; le Prince rśgnant Alexandre Mayrocordato Firaris quittait Jassy et se rśfugiait en Eussie 69 bl8. Le nouveau Prince rśgnant, Alexandre Ypsilanti, qui fut le protecteur de Ehigas & Constantinople, est demeurś sur le tróno de Moldavie seulement pour quelques mois, puis il est passś chez les autri-chiens. Cependant, l’ambitieux Mayroyśnis est nommś Prince rśgnant en Moldave aussi et il envoie l&-bas, comme caimacam du tróne, son homme de confiance, le grand ścuyer Alexandre Calfoglou 70.
Donc, pouvons-nous admettre qu’au monent ou les princes fanariotes Alexandre Mayrocordato Firaris et Alexandre Ypsilanti quittaient leurs trónes pour ne pas servir les oppresseurs turcs, le jeune patriotę Ehigas s’engageat k seryir fidślement le Prince rśgnant Mayroyśnis et reęut
83 Ibidem, p. 143.
69 Vranoussis, op. cii., p. 27.
«»bis Kostas Papachristou suppose que le secrćtaire princłer Antonios Zagoreos, qui a accompagnć Alexandrc Mayrocordato Firaris en exil, en Russie, ćtait Rhigas; voir Kostas Papachristou dans Ti 6i6Xto «*/Epo>Toę dbrOTeXća|A0CTa xal 6 xFaXi8aę, dans, 'Aętipcofjta etę K<ovaravTlvov ^AfiayToy, Athfcnes, 1940, p. 395. L. Vranoussis trouve 1’identification de Papachristou trćs adćquate, volr 'AOowdćcuoę T*ocX(8ocę ó SL&xoxaXoę tou yćvouę, Athćnes, 1952, p. 59. II n'est pas nćcessaires d’insister sur cette Identification erronće, attendu que nous savons trfcs bicn que Rhigas n'a pas ćtó et ne pouvait pas fctre le secrćtaire <l\Alcxandrc Mayrocordato Firaris, qul s’e$t enfui de Moldayie en janvier 1787, en Russie, iorsquc Rhigas vivait ct activait en Valachie.
70 Plusieurs dćtails sur le court rógne de Mayroyćnis en Moldayie et Tactiyitó du cal-macam Alex. Calfoglou, voir Nestor Camariano, Nouocllcs donnćes sur Alczandrc Calfoglou dc Byzancc cl ses vcrs morauz, dans Symposium, Uipoąuc phanarioic, Thćssaioniki, 1974. pp. 97—100.