704 NESTOR CAMARIANO 18
En 1937, Ap. Dascalakis ćcrivait, k 1’śgard de Kirlian : « baron autri-chien philhellfene Langenfeld » M. Ce fait m’a dćterminś & ćcrire : « je crois que ce baron de Langenfeld n’ćtait pas autrichien, mais grec, qu’il a vścu quelques annóes dans les Principautćs Roumaines, od il a reęu le titre de “serdar” » 8S. Reyenant sur ce problóme, Dascalakis montre que mon obser-vation n’śtait pas fondee, en soutenant que par « baron autrichien » il comprend que ce dernier ótait baron d’Autriche et non pas qu’il etait d’origine autrichienne 86. Mais il ne nous dit pas, de meme, ce qu’il comprend par « philhellene » 1 Pas meme k prśsent Dascalakis n’est pas con-vaincu de 1’origine grecque de Kirlian vu qu’il ócrit & ce propos ; « il est fortprobable qu’ilsoit «eXXY)voppoo(i.avoę» (grśco-roumain) »87 et un peu plus loin, il affirme : «nous croyons qu’il ćtait «łXXir)vo|i.oXBdpo<;» (grćco-moldave), sinon moldave grćcise»88. Mais nous nous demandons comment il pouvait etre grćco-moldave, alors que Kirlian n’a pas vćcu en Moldavie, mais en Yalachie, et c’est pourquoi il a choisi ce titre de noblesse : baron de Langenfeld, c’est-d-dire de Cimpulung, ville bien connue en Valachie? Nous ne pouvons pas admettre l’opinion de Dascalakis et nous sommes convaincus qu’il ćtait grec d’origine et c’est pourquoi Poli-zois Lambanitziotis, dans une dedicace faite au baron de Langenfeld en 1791, parle de «ypaixix6v 7iveupa » (1’esprit grec), tandis que son nom dćrive, comme nous le montre N. Bees, le mot grec Kup89.
De meme, Dascalakis soutient, sans aucune preuve documentaire, qu’en 1797 Kirlian a perdu le titre de baron, & cause de sa conduite B0. L’affirmation de Dascalakis est non-fondće, attendu qu’on nous a gardś un document de 1814 ou Kirlian signe avec son titre de baron, qu’il a gardó probablement, jusqu’& sa mort. II s’agit d’une lettre de Kirlian du 16/28 juin 1814, qu’il envoie de Vienne au grand « clucer » Nicolas Glogo-veanu, prśfet de MehedintL Le baron lui fait savoir ce qui s’est passś avec sa femme, Helene, avant la mort de celle-ci, survenue k Vienne, et ce qu’il doit faire en 1’occurence. La lettre, ócrite en grec, se trouvait en 1936 dans la collection de la familie Glogoveanu et a dte traduite en roumain par 1’hellóniste Julien ętefanescu, puis publiśe. A la fin de cette lettre, on lit: « Je demeure votre fr6re et senateur, Christodoulos Ghirlakidi, baron de Langenfeld »91. Dans le post-scriptum, Kirlian ajoute les lignes suivantes : « Pendant que j’śtais en train de sceller la lettre, l’archon sluger Teodor arriva aussi . . . Vous avez tres bien et tres sagement agi en enyoyant un homme pareil; de cette faęon, chaque question sera vite misę au point et en parfait ordre ». Donc nous avons 1& une apprściation
84 Ap. Dascalakis, Rhigas, p. 48.
85 Nestor Camariano, Contributlons & la blbliographle des oeuores de Rlgas Velestinllsf dans «Balcania t, I, 1938, p. 216.
86 Dascalakis, MeAĆTat, p. 342.
87 Ibidem, p. 341.
88 Ibidem, p. 342.
89 N. Bees, Tó 47r<£v0tapa ęuotKrję toU Pńya BeXe<mvX*?j — Oepatoo xocl 6 Botpotooę oon Langenfeld, dans «IIpaY(xaTctat tiję *Axot8Tj(xtaę \A07)vciv» 23, 1959, 1, p. 10.
90 Dascalakis, op. cli., p. 342.
91 Voir «Arhivele Oltenlei t, 1936, 83—85, pp. 391 — 395. Nous ne savons pas si I. ętefdnescu a bien dćchl/frć la signature de Kirlian, ou si, entre-temps il a changć le nom de Kirlian en t Ghirlakidi»; pourtant, il n*y a pas de doute que la lettre n'ait ćtć anvoyće par lui, car il ne peut fitre question d*un autre baron de Langenfeld. :