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Durant la guerre de Crimśe (1855—1856), Baligot, « se rendant & Constantinople, fait paraitre un journal politique, industriel et littćraire, stimuló par le parti libśral de Moldayie, sous le titre « La Presse d’Orient », qui, en dćpit de la censure turque, « a śtś un digne combattant pour la Roumanie » — ćcrit Al. Papadopol-Calimach
En tant qu’ancien collaborateur du journal parisien « La Presse », Baligot, afin d^ormer ses lecteurs de la source la plus sflre, se dćplace en Crimde, d’oti il envoie des reportages vivants, entrainants, corame un vóritable reporter moderne. II voyage en bateau, vers la Crimće, afin de visiter le camp franęais de Sdbastopole, d’oil ils suivront, car Vasile-Alecsandri est du voyage, comrae il rśsulte de la lettre qu’il envoie au po6te łon Ghica, le 25 novembre 1855 1 2 3 4 5 « pendant de longs mois, d’<-mouvantes mćsaventures »(Marie C. Bogdan, Autrefois et aujourdfhui, 1929, p. 81—82).
A Constantinople, Baligot continue A faire du journalisme («Presse d’Orient >) allait changer son nom en « Courrier d'Orient») e, tout en ćtant secrśtaire & Pambassade de France dans la capitale de 1'Empire ottoman. Tenant compte de la recommandation faite par ISTŚgry et V. Alecsandri, Cuza — aprfes avoirfait appel sans succós i Edouard Grenier (1819—1901),. ancien secrćtaire du prince moldave Grigore Ghica (entre 1854 et 1856), diplomate et poete, qui l’a refusś poliment prśtextant ses occupations 7 — sollicite, en fórrier 1860 seulement, les semces de Baligot de Beyne.
Pour tant, il parait que, apiAs avoir nommó ce dernier comme secrć-taire, Cuza se ravisa pour une raison quelconque, ce qui aurait attristć Baligot, qui, « certain de 1’honneur qui lui śtait ćcłrn » aurait dśj& reęu, entre temps, de Paris «les fćlicitations » de Monsieur le ministre Thouvenel aussi bien que celles du Prince ITapolśon 5, qui s’intśresse de nouveau vivement h nos pays »6.
Al. Papadopol-Calimach, loc. cli.
4 Volr B.A.R. ms. 2253, ff. 37—39; la lettre est reprodulte dans Alecsandrt-Dloerse^ (Alecsandri-Dtaerses), ff. 27—36, avecde lćgćres modiflcatlons, sous le Utrę Suwentre dln 1855— lut lon Ghica, (Souvenlrs de 1885 — & łon Ghica): «Nous montons tous les deux joyeuse-ment sur le bateau qui nous minera vers Kami es, en faisant nos adieux & Negre, k D. Ralet,
vous, mon aml, et k beaucop d’offlciers franęais du camp de MaBlac, qul ćtalent venus pour asslster k notre dćpart ... *.
• Cf. la lettre de Baligot k Cuza du 3 avril 1861; «Le courrier d’Orient»(qul a remplacć-la «Presse d*Orient» — (B.A.R., Arh. Cuza Vod5, f. 284 v). Le remplacement n’a pas eu llen cependant avant le 8/20 avril 1859, datę k laquelle, dans une lettre adressće k Cuza, Negry parte du journal constantlnopolltaln «La Presse d’Orient», dlrigć par Baligot,. qul nous ćtalt «trćs favorable», malgrć le fait qu‘il «a subi beaucoup de suspenslons et d'avertlssements pour les articles au sujet des Prlnclpautćs », k 1’opposć d’un autre journal, «Le Journal de Constantinople», semi-officiel, qul nous ćtalt «indlgnement hostlle» (B.A.R., Arch. Cuza-VodS, I, ff. 14—15 v.)
Cf. Marta Anlneanu, Scrtsorl citre Vasile Alecsandri, « Lettres k Vaslle Alecsandri », Edltion solgnće, prćface, notes et traductlons, par ..." Documenle lilerare, «Documents llttć-ralres», Ed. Minerva, Bucureętl, 1978, pp. 223—224.
C’est toujours Marta Anlneanu qul nous informe que Edouard Grenier, arrivć de France k Constantinople, fait connalssance avec Baligot, recotnmandć par leur aml commun, Vasile Alecsandri, auquel 11 ćcrit de Jassy, le 16 noyembre 1855: «j'al fait la connalssance de M. Baligot de Beyne, yotre aml, qul est bien digne de 1'ćtre. J’al retrouvć tout ce que vous m'en avlez dlt. Serrez-lul la maln en souvenir de moi, je vous prie... • (B.C.S., A. 36,G. 80).
Le Prince Jiróme Napolion (1822—1891), cousln germain de Napolćon III; marić k une filie de Victor Emmanuel II, roi d'Italle; protecteur des Roumalns qul avalent recours k lul aux moments critiques; lejoumaliste Hubaine, ancien collćgue de Baligot k «Presse*,. ćtalt devenu le secrćtaire du prince, qul se prit ainsi de sympathie et d’estlme pour Baligot..
• Voir la lettre de Nćgry A Cuza datće du 2/14 mars 1860.