3 LES RELATIONS DE LA MOLDO-YAI.ACHIE AVEC L’EMPIRE OTTOMAN 199
meme prince, soit des grands, des petits, des annulaires, appliąuśs aussi a l’encre de Chine, mais rouge (chinovar), durant plusieurs siecles 1 2 3 4 5.
Cette dćrogation a la pratiąue traditionnelle de la chancellerie princiere eorrespond a un renoncement consenti par les princes de Moldavie «t ceux de Yalachie, ąuant a 1’application du sceau en rouge, suivant •en cela la pratiąue officielle de 1’Empire ottoman, qui employait 1’encre •de Chine noire pour les sceaux apposćs sur les textes.
Xous remarąuons encore, qu’au dćbut du XIX* siecle, sur eertains documents (passeports) rćdigćs par la chancellerie princiere de Moldavie en langue turco-ottomane, on n’apphquait plus un sceau princier a texte en langue turco-ottomane, comme il y avait lieu de s’y attendre, mais e’est le sceau princier ovale qui y figurę, imprimć toutefois a 1’encre de Chine noire. Cela provient, premierement, du fait que le prince rśgnant du moment ne possódait pas de sceau spćcial a texte en langue turco-ottomane ; et d’autre part, du fait que, ce document etant un passeport, il <levait etre prćsentó a la frontiere moldavo-turque, aux autoritćs locales qui deyaient en reconnaitre la valabilitś, en identifiant le sceau. Mais ce passeport moldave devait etre, en meme temps, prósentć aux autoritćs turąues, pour lesąuelles il devait absolument etre marquć par un sceau imprimć a 1’encre de Chine noire6.
Pourtant, lorsąue le prince, d’ailleurs fort rarement, use de son sceau a texte en langue turco-ottomane pour sceller eertains actes regardant des affaires strictement internes, ce sceau n’est empreint qu’a 1’encre de Chine Touge, se conformant amsi a la regle observće pour tout sceau princier appli-quć sur les documents relatifs aux affaires intórieures du pays. Kappelons a ce sujet lessceaux annulaires a texte en langue turco-ottomane de Gligore Ghica, prince de Valachie (1661 —1664, 1672 — 1673), imprimćs en rouge sur plusieurs ordonnances intórieures ćcrites en langue roumaine et adressćes au chef douanier de Cimpina (13 fćyrier 1661) et aux monasteres d’Argeę (16 avril 1661), de Radu-Yoda (30 mars 1672), de Mihai Yoda
4 On ne connait pas de documents, et, sans doute, ii n’en a existó aucun, qui ait appliąue
un sceau <* pendant * i un texte en langue turco-ottomane. Quant au sceau de Vasile Łupu, en langue turco-ottomane, nous ne connaissons pas exactement les symboles qui y ótaient grav6s, ni la couleur de Tencre employće, car nous n’avons de lui qu’une Information mcomplfete due
au voyageur turc Evlyia Celebi M6me observation pour le sceau de Constantin Moruzi (1780), Mihail Su^ul (1785), Alexandre Moruzi (1788 — 1793), sceaux pour lesquels 1’óditeur turc (I Hakki Uzunćar$ili, op cit) n’a pas indiquć la couleur. Cependant, l’ćtude d’autres sceaux pnnciers nous permet d’affnmer que les sceaux dont ii s’agit ont 6t6 impnmćs ćgalement k 1’encre de Chine noire.
Sur les actes emis k 1’intćneur par le prince pour des questions personnelles, donc des
actes prives (ventes, ćchanges, contrats de fournitures, etc ), celui-ci appliquait son sceau annu-
Jaire, impregnć toujours d’encre de Chme noire (Emil Virtosu, « La sigillographie de la Moldavie •et de la Yalachie », p 46 des actes de Matei Ba$sarab (164Q) et de Radu Lćon voivode (1667)).