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SALYIEN

« A Lerins se raltache encore la grandę renommee de Salvien, 1’homme le plus eloąuent de son siecle apres saint Augustin L » Nous avons, en effet, entendu plus haut saint Hilaire d’Arles, dans son oraison funebre du fondnlcur de Lerins, invoquer son temoignage comme celui d’un des plus chers disciples de rillustre patriarchę 2.

Nć probablement h Cologne 3, Salyien avail du dtre eleve & Treves, cenlre de la culturc gallo-romaine dans le Nord. Mais l’invasion des Francs le foręa de venir chercher un refuge dans des contrees moins atleinles par la barbarie : cc refuge, il le trouva dans File celebre ou tant dłhonimes saints et savants, nous dit M. Ampere4, conseryaient pour les provinces du midi de la Gaule le depót des lettres cbretiennes.

Ce ful la qu’il dcrivit ses ouvrages.

« Dans la premifcre porlion de sa carrifere, ajoute Fauteur qu<? nous venons de citer, au sein des catastrophes qui l’avaien agitee, son imaginalion avait contracte uno melaneolie A laquell le Midi vint móler ses ardeurs. » Le premier ouvrago dans leąuel ses ardeurs dclaterent fut une epitre contrę l’Avctrice adressee par Fauteur, sous le pseudonyme do Timothee, & 1’Eglise catholique repandue dans lout le monde.

DeB le debut, son żele fougueux y deplore avec force la decadence de FEglise, « dont les vices se sont multiplies en mcme temps que se mullipliaient ses peuples, et qui a trouye la faiblesse dans les developpements de sa fecondite, la deca-dence dans le progres, et la debilile en quelque sorte dans sa force mtae. »>

Ce tableau, oó Fćnergie du langage n’est pas exempte du

1    Montalembert, les Moines d’OC' cident, t. t, p. 229.

2    Saint Hilaire parlait cn 429; or Salvien ótait alors dój A prfitre, et, qui plus est, dćjfi renommó par son sayoir et sa vertu : ce qui nous force doreculer la datę de sa nais-sance au moins Jusqu’A l’an 400.

Morccau* clioisis. — Classe de

3    On 1’infóro avco quelque vrai-fcmblanco d’un passage de ses ópitres. Ce qul est cerfcain, c’est qu’U avait vu le jonr dans les Gaulcs : In solo patrio, dlt-il en parlant dc cetto contrće.

4    Eist. litt. de la France avant lexn® silcie, t. ii, p. 179.

quatrtóme»    7



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