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N'ayant pas reussi a faire des autofecondations systematiąues, les selectionneurs de Fepoąue travaillaient par croisement frere-soeur, selectionnant Ics meilleurs individus dans les meilleures familles et mćlangeant h la generation pre-commerciale les meilleures familles pour rćcuperer la vigueur hybride que la consanguinite avait fait perdre. Cette methode de selection fut tres efficace sur les caracteres additifs, comme la richesse en sucre qui passa de 7 a 16-18 % assez rapidement. Elle permit d'ameliorer la resistance a la montee a graines sans permettre toutc-fois d'ćliminer totalement les monlćes dans les champs cultives (¹), ce qui permit des scmis plus hatifs et PamcHioraiion des rendements. Par contrę, le rendement en poids ne fut guere ameliorć, l'une des causes principales de cette carence etant les croisements intra-familles qui se produisaient a 1'interieur des varietćs, laissant ainsi un residu de consanguinitć important.

Au dćbut du XX^e siecle, la redćcouverte des lois de Mendel devait etre le signal de travaux importants de genetique. La genćtique des populations, la theorie chro-mosomique de 1'heredite, auraient du influencer les recherches en amelioration des plantes, mais la penetration des idees nouvelles fut tres lente, notamment en France.

II y avait a cela plusieurs raisons :

—    les biologistes franęais, tres attaches aux grandcs theories de l'evolution, consideraicnt souvent que Mendel expliquait Theredite des petits caracteres mais pas 1'herćdite profonde, celle qui fait apparaitre et qui maintient les especes ;

—    les travaux etaient habituellement publies en langue anglaise, etant le fait cssentiel de chercheurs americains pour la genetique formelle (Morgan) et anglais pour la genetiquc des populalions (Fisher). Les Franęais de cette epoque n'etaient guere prćpares a la lecture de ces ouvrages, leur formation en anglais etant le plus souvent limitee & la langue tres archalquc de Shakespaere et h sa grammaire.

La misę en route de 1'ecole franęaise de genetique, malgn5 que!ques grands precurseurs, commc Cuenot, ne se fit guere qu^,apre$ la seconde guerre mondiale. La cliaire de genetiquc a la faculte de medecine dc Paris datę de 1947 (Lamy), celle de la Sorbonnc de 1949 comme celle de rinstitut National Agronomique. Nous avions 30 ans de retard sur les Anglo-Saxons et il fant ici rendre hommage aux travaux d EniRUSSi, L’Heritier et Tessiiir et źt ceux qui les ont aidćs et qui ont pour$uivi leurs ceuvres.

Au milieu de cette grandę ignorance, quelques lueurs apparaissent entre les deux guerres :

—    Dudok Van Heel, en 1927, montre que la montee h graines est due a des facteurs rćcessifs.

—    Munerati, a 1'Institut de Rovigo en Italie, entreprend des croisements systematiques avec des Beta maritima en vue de 1'obtention de souches resistantes au Cercospora, maladie tres importante dans le Bassin Mediterraneen. Les idees de Vavilov influencent alors beaucoup le monde scientifique. Malheureusement, faute d’une bonne connaissance du probleme des recombinaisons entre chromo-somes homologues, ces premiers croisements introduisent peu de caracteres nouveaux_# la selection vers les types cultives etant faite trop rapidement apres le croisement.

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La montćc 5 graines en premierę annće chez la bcttcrave — en dchors du gćne B qui supprime le besoin dc prinlanisation cl transformc la plante cn plante annudle — est duc une serie de g6nes rćcessifs. Seule Ja connaissance de la loi de Hardy - Weinberg,