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masques par des alluvions plus recentes dont Pepaisseur ne depasse pas 10 a 12 metres. Sont-ce les alluvions de la Loire qui ont suscite Pinstallation de potiers a Saint Bonnet Ies Oules 7 Les argiles du secondaire sont de bons materiaux pour le toumage et les limons des fleuves, riches en silice librę, conviennent part iculiere men t a la fabrication de briques ou des tuiles. Au XlXe siecle encore, on appelle Pargile utilisee par les potiers, dans le patois de Saint Romain d'Urfe, la "tSrra grśssa", la terre grasse, cette terre grasse tres plastique car elle renferme beaucoup cfeau. Mais si Pargile est omnipresente, elle n'est sans doute pas toujours de la meilleure qualite, ce qui explique peut-^tre pourquoi on ne trouve pas, semble-t-il, en Forez, de "belle" production potiere mais plutót des productions techniquement correctes sans rien de plus j enfin, comme dans tous les massifs anciens, les roches cristallines sont predominantes et cela explique sans doute la qualite et le type du degraissant visible sur la tranche des tessons de toutes les productions ceramiques decouvertes sur le site jusqu'au XVIle siecle inclus : quartz, feldspath et surtout une impressionnante quantite de mica, visible a Poeil nu, qui se retrouve fixe dans la terre cuite des po ter ies de la region. Sachant cela, on peut legitimement se demander si quartz et mica, (Pailleurs en granules non calibres, ne sont tout simplement pas un degraissant "naturel" dans la plupart des cas : les argiles tertiaires sans doute utilisees par les potiers foreziens sont en effet, generalement, des argiles "maigres".
Roannais et Forez sont aussi des regions riches en gisements metalliferes. U y a du manganese en Roannais, du cuivre a Gumieres et Bellegarde, de Pantimoine a Valfleury, et pres de Ste Colombe. Mais ce n'est en Forez qu*a partir de 1380-1390 qu'on commence a 5’interesser aux mines et que datę Pessor de Pindustrie metallurgique^6. En Forez, pourtant, U est probable que les mines de plomb de St 3ust en Chevalet sont exploitees des 1286^^. Une exploitation metallurgique ponctuelle est suggeree par la micro-toponymie, telle qu'elle apparaTt dans les sources ecrites des les annees 1350. Un lieu-dit "La Mineri" est signale sur ies terriers de St Germain Laval entre 1351 et 1388^, la ou du plomb argentifere sera plus systematiquement exploite des I392^9. Au XVe siecle, les exploitations sont nombreuses : ce sont les mines de 3acques Coeur, celles de Pampailly, Brussieu, Cosne et Le Vernay^® d*ou Pon tire du plomb pour la premiere, et pour les trois autres du cuivre : une nouveaute. Ce sont encore ies mines de plomb de Joz en Beaujolais^1 ou celles de la Montagne du Jour5^.
Le cuivre est rare dans la region avant le debut du XVe siecle. Mais on le trouve alors sans probleme sur les frontieres foreziennes et dans les Monts du Lyonnais des le milieu du siecle5^. Quant aux gites ferriferes, peu considerables, peu d*indices, la microtoponymie n'attestant Pexploitation possible du fer qu*entre 1327 et 1358 au plus tót. U faut attendre le XVlIle siecle pour qu'on puisse se le procurer aisement, en provenance du Dauphine et du Nivernais.
On devine que l^exploitation metallurgique d*une region n’est pas sans relation immediate avec Partisanat ceramique. Pour glaęurer un pot, le potier a besoin dłoxydes metalliques, de plomb, de cuivre, ou de fer. S'il n*y en a pas sur place, le codt du transport aug men tera le prix du plomb - et par tan t celui du produit fini. Ce qui est incompatible avec