rencontrer dans l'antiquitć est 1'institution des arnphyo tions dont Fimitation ne fut pas, d’aprfes Sully, sans influence sur la conception de Henri IV (1).
Henri IV ne chercha pas la consćcration de la subs-litution de larbitrage k la guerre dans une codilication du droit des gens, mais dans un systfeme de confćdera-tion europeenne. « I/objet de son plan, dit Sully (2), « ótait de partager avec proportion toute 1‘Europe en « un certain nombre de puissances qui n'eussent rien « a envier les unes aux autres du cótś de 1‘ćgalitć, ni « rien a craindre du cóte de l’óquilibre. *
Un conseil generał de\ait reprćsenłer tous les £tats de 1’Europe et pourvoir au rćglement de tous les diffś-rends et de toutes les diflicultes qui pourraient surgir. « Les Franęais. dit Sully, n’ont plus rien k dósirer, « sinon que le ciel leur donnę des rois pieux, bons et « sages; et ces rois rien & faire que d’employer leur « puissance a tenir 1’Europe en paix. Aucune entre-« prise ne peut plus ni leur reussir ni leur etre profl-« table que celle-Ia.
« Et voilk de quelle naturę ćtait celle qu'Henri IV « etait k la veille de commencer, lorsqu’il plut a Dieu « de le rappeler k lui. C’ćtait le bien do toute la chrć-« tientć quil voulait faire (3). »
(1) Ces! a Pau mfeme, qui fut le berceau de Henri IV, que nous avons dćji rtcemment fait remonter a ce grand roi 1’iddc de la substitution de 1'arbitrage a la roie des armes dans un discours prononcć a la trente-neuvi£rae session de 1’lnstitul des prorinces de France riuni cn Gongres a Pau le 31 mars dernier. Voir ce discours dans le Complerendu des lmvawz du Congres.
(2) Memoires de Sully. ćdition de Londres, 1747. p. 382.
(3) Ibid., p, 363
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€ Je me souviens, dit encore Sully (1) que la pre-« mibre fois que j’entendis le roi nie parler d'un sys-« tbme politiąue par lequel on pouvait panager et « conduire toute 1’Europe commeune familie, j’ócoutai « & peine ce prince. ftfimaginant qu’il ne parlait ainsi « que pour s'6gayer, ou peut-etre pour se faire hon-« neur de penser sur la politiąue, avec plus d’ćtendue « et de pćnetration que le commun des hommes, ma « rbponse fut moitib sur le ton de plaisanterie, raoitió « sur celui de compliment. Henri ifalla pas plus loin « pour cette fois. 11 m’a souvent avouó depuis qu'il « m’avait longtemps cachć tout ce qu’il lui roulait dans « 1’esprit sur cette matibre, par la honte qu’on a de « proposer des choses qui peuvent paraitre ridicules
« ou irapossibles.....Je ne cherchai plus qu’& dćtrom-
« per Henri, qui surpris de son cótb de ne me voir « daccord avec lui sur aucun point, entreprit d'abord « et viut aisćment a bout de me persuader que ce ne « pouvait etre que par prćjugó que je bldmais ainsi « indistinctement toutes les parties d*un projet ou il « etait sur du moins que tout n'btait pas blamable. Je « ne pus refuser a ses pribres de m'appliquer a le « bien coraprendre. Je rn’en formai une idbe plus
« juste.....L’utilitb qui en rósuliait pour toute 1’Europe
« fut ce qui me frappa davantage, comme ce qui est, « en effet, le plus clair; mais les inoyens furent par
« la meme raison ce qui m'arreta le plus longtemps.....
« Je me convainquis a la du que quelle que parut « etre cette disproportion des moyens k Teffet, une « suitę d'annbes pendant lesquelles on dirigerait cons-
(1) Memoires de Sully, p. 366.