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mais les vegetaux savent proceder de faęon adaptative a des replications partielles et dilferentielles de certains genes. Un monde nouveau plein de promesses s’offre ainsi k nous.
Eniin la derniere dimension de la genetiąue mitochondriale s'est construite peu a peu. Des le debut, Ephrussi (20, 21) avait prevu sur la base d'analyses genetiąues que le genome mitochondrial ne sc suffirait pas et que de nombreux genes nucleaires coopercraient a 1'elaboration des mitochondrics d'une cellule. Cette ligne de pensee avait memc fait de sa part 1'objet d'un livre.
Aujourd'hui nous savons chez la levure que plus de 300 genes nucleaires sont directement ou indirectement impliques dans la realisation du phenotype mitochondrial. Certains le sont par Tintermediaire de protćines des membranes ou de la matrice. Dans le cas de 1'ATPase par exemple, ils contribuent en coordination avec des genes mitochondriaux a la construction de complcxcs enzymatiques actifs. D'autres genes interviennent dans l'expression du genome mitochondrial (gene des polymerases, des protćines des mitoribosomes). La situation la plus extraordinaire est encore une fois fournie par la levure. En efFet, bien que contenant en gros les memes genes que 1'ADNmt des animaux, le genome mitochondrial de la levure est environ trois fois plus long et l'ADN supplementaire constitue des introns dans 3 genes particulicrs et des espaceurs intergeniques. C;est la mćthodologie genetique qui a etc k 1'originc de la decouverte des introns chez la levure. Des experiences de complementation permettant d'etablir le caractere cis-dominant mais trans-recessif de mutations localisees a Pinterieur d'un gćne ont impose cette idee (22). Sa mate-rialite en a ete confirmee par les techniques de la biologie moleculaire. L’epissage des sequences intervenantes de 1'ARN est le fait soit de protćines partiellement codees par certains introns (maturases, 23) soit de protćines codees par le noyau. La regulation de l'expression du genome mitochondrial est donc prise en charge (au moins en bonne partie) par le noyau. L'ere des interactions nucleo-cytoplasmi-ques et nucleo-mitochondriales vient dc s'ouvrir et la genetiquc mitochondriale tiendra par les modes de pensee qu'elle propose et les outils (mutants) qu’elle construit une place capitale dans 1'initiation du developpement de la connaissance, la confirmation des interpretations avancees restant du domaine de la biochimie des molecules. C'est bien la la leęon que nous a laissee B. Ephrussi.
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