5 LE CHRONOGRAPHE SŁAYON D’ARAT> 37
sainte Eupraxie, sur lesąuels nous ne nous arreterons point, bien qu’ils ne soient pas dćnues d’intćret.
En ćtudiant la langue de ce manuscrit nous sommes arrives a la conclusion que, bien qu’on ne mentionne ni le scribe, ni le lieu de 1’ćcri-ture, le texte a ćtć copić par un Roumain 17.
Comme structure, nous prćcisons que le scribe qui a copiś le manuscrit a considerś les textes historiques comme deux travaux distinctes entre lesquels sont intercalćs Les prieres de saint Trifon dites par le pretre dans le vignoble, les ciiamps et dans les qranqes (p. 257—267) et quelques pages non ćcrites (p. 267v—269v).
La premiere est une histoire universelle intitulee GKd(3)Hl'£ kk Kp<j(T)u,t covqii'H(«w) w(t) fl,i,dA\d ao AHtujHidro Kp-fe.\\£H£ (Histoire courte des evćnements survenus depuis Adam jusqu’aujourd’hui) qui commence — comme toutes les autres — avec : flAd/H-K p©ah Cha<» (Adam a donnó naissance
a Sith) et finit par AHhShak no ch(X), chk Iwmhh<i IldAfWAord, .a£. A-fc(T) (Ensuite Manuel, fils de Jean Paleologue [a rśgne] 35 ans) (p. 248—257).
Cette premiere partie est la yersion sud-slave, plus ou moins con-taminee et deformee, du travail du patriarchę Nicephore Xpovoypa<pixov ev CTUvró(i.co (ev ouvó^ei),
Le deuxieme travail (p. 270 — 272v), bien que ne portant pas de titre, comprend les Annales serbes et commence par B-k Td>K£ Kp"kA\£nd
iiocth>K£ ctiiWp^t) h KArow(c)THKdro r(A)Hd cpiiKrtłe(iW) u,pd ©TfijsdHd (En ce
temps-la la mort arejoint aussi le bien-honnete prince des Serbes, le tzar Etienne).
II conyient de retcnir que le manuscrit d’Arad se diffćrencie de ceux ddcouverts et publićs par I. Bogdan ainsi que de ceux ćtudiśs par
17 Ainsi, le pronom roumain ei — formę de genitif-datif du pronom ea — se trouve ćgalement au gćnitif et au datif et, quelquefois, dans dcux propositions successives, il apparalt avec les deux valeurs D’ailleurs, le pronom ei est rencontrć fróquemment tant dans les docu-ments slavo-roumains ćmis par la chancellerie de la Valachie que dans la variante slavonne des Inudfalurile luiNeagoe Bcisarab (voir Lucia Djamo-Diaconi^a, Aspecis de l*influence du roumain dans la langue des Charles slauo-roumaines rśdigees en Valaclne aux XVe - XVIe sidcles (Le pronom) dans « Revue des ćtudes sud-est europćennes », XIV, 1976, 1, p. 101 — 109; Lucia Djamo-Diaconita, Contribu/n la cunoaslerea slauonei romanesli. Elemenle romćineęti in uarianta slauona a Inva(alurilor lui Neagoe Basarab dans S.C.L., XXVIII, 1977, 3, p. 297 — 298).
Nous prćsentons des exemples dans lesquels dans le contexte slave sont intercalćes des formes du pronom roumain ei sans Particie proclitique (alt a, aż, ale).
a) Cas genilif. L’utilisation avec la valeur fondamentale — expression de la possession — se trouve dans des contextes tels haae ch (son nom) (p. 182); ahiu eh (son visage) (188v; 231); Aomoi eh (sa maison) (189); a^im-P^ (sa filie) (192v); nory eh (sa jambe) (220); auth eh (sa mere) (243v).
b) Cas datif Le pronom ei apparalt comme un complćment indirect dans des exemples tels • wT*fci|M eh (on lui a rćpondu) (183); pehe eh (on lui a dit) (184); ko^ah £H (qu’il lui soit) (185v); rAdroAETk eh (on lui parle) (186v); rAdroAd łh (on lui a parlć) (221).
c) Nous prćsentons aussi deux exemples dans lesquels la formę roumaine du pronom appa-
rait dans des propositions successives avec les deux valeurs : rAaroAd eh (dat.) auth eh (gen.) (sa mćre lui a dit) (199); kto nos-kA* eh (dat.) h c-kA\8TH (gćn.) (qui lui a raconte
et son coeur s’est affligć?) (240).
Mćme si nous ne nous rapportons qu’& cet argument linguistique, il est indiscutable que le manuscrit du monastćre d’Arad— Gai est une copie roumaine qui prouve, une fois de plus, la grandę circulation des textes historiques dans les pays roumains. D’ailleurs les copies slavo-roumaines de Yllistoire courte et des Annales serbes occupent une place importante dans 1’ensemble des copies conservćes.