ColUge Sainte-Mari*
Par le R. P. LEON POULIOT, s. j. Montreal
Dans son interessante Histoirc du Siminaire de Saint-Hyaeinthe, Mgr C.-P. Choąuette insinue que les Jesuites ont voulu sannexer le Seminaire de Saint-Hyacinthe, aux environs de 1840. Ecoutons-le:
Avant les Freres, les Jesuites avaient jete les yeux sur Saint-Hyacinthe et, ce qui est fort interessant, sur le Seminaire. M. Raymond a mentionne ce fait peu connu. M. Prince, autorise sans doute par qui de droit, invita les directeurs a ceder leur etablissement a la Compagnie de Jesus. En retour, ils avaient le choix soit “(Pentrer dans cet Institut, soit de prendre des places dans le ministere pa-roissial”. On soupęonne la reponse de nos predecesseurs: “lis avaient trouve le bonheur et le succes dans l'oeuvre qu’ils diri-geaient... Ils ne se sentaient pas de vocation pour la vie reli-gieuse ... D'ailleurs le clerge et la population preferaient la conser-vation de 1’Institution telle que constituee d*abord, se composant de pretres du pays, sous la dependance de l’eveque diocesain..
En vain, on leur offrit des canonicats, ils maintinrent leur determi-nation et Taffaire n’alla pas plus loin. Mais Palerte avait ete vive; les craintes ne se dissiperent j)as de sitót (1).
Et encore:
Si nous nous rappelons parfois qu ils (les Jesuites) ont voulu nous annexer k leur Compagnie, il nous plait, en revanche, dentendre dire que leurs maisons de Montreal auront bientót Pallure de jiliales du Seminaire de Saint-Hyacinthe (2).
Or, il se trouve qu’au moment ou M. Prince, devenu chanoine de Montreal, ecrivait a ses anciens confreres des lettres qui semaient rinquietude dans leurs ames, les Jesuites n’etaient pas encore revenus au Canada. Leur retour etait decide et leur Superieur, le P. Pierre Chazelle, etait en relation epistolaire avcc Mgr Bourget. Mais, nous avons les quelques lettres qu’il lui ecrivit daout 1841 a mars 1842 et il n’y est pas question de Saint-Hyacinthe.
1 T. I., p. 244.
2 Ibid., p. 246.
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