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3 PRfiO QCUFATIONS DE NUMISMATIQUE CHEZ LES ROUMAINS 5

le revers ¹⁵. D’apres la ricbesse de son costume ¹⁰, 1’homme qui avait portś la bague ornee du denier d’Auguste śtait probablement un seigneur local, capable d’apprecier les godts raffinśs de Pśpoąue. Les tombes Yoisines, decouvertes au cours des memes fouilles arcbśologiques, ont livrć aux chercbeurs des deniers bongrois frappes par Mathias Corvin entre 1468 et 1486, ce qui fournit des jalons assez prścis, ponr etablir la datę d’enter-rement de ce premier « numismate » amateur de Cimpulung¹⁷.

II en rśsulte que les plus anciennes prśoccupations concernant la misę en valeur des trouvailles de monnaies antiques, soit pour reunir dans une collection les pieces decouvertes par basard, soit pour en faire des joyaux a la modę, se sont manifestees simultanement en Transylvanie et en Yalacbie, vers la fin du XV^e siecle. Le fait est remarquable, car il atteste 1’intensitć des ecbanges entre les deux pays roumains, ayant comme objet non seulement les marcbandises, mais aussi les idees de 1’bumanisme, a ce temps-la a peine naissant dans ces contrćes.

Un aspect bien plus important, par rapport a ceux que nous venons d’envisager, tient du role accordć aux decouvertes monetaires, conside-rćes en tant que sources d’bistoire. Longtemps, nous avons eu la convic-tion que le premier bistorien roumain qui ait manifeste des preoccupations dans cette direction avait ćte le cbroniqueur moldaye Miron Costin¹⁸. Cette opinion doit maintenant etre corrigśe, car dej& au XYI^e siecle, on trouve de telles preoccupations cbez un autre erudit, Uicolaus Olabus, dont 1’origine roumaine, d’ailleurs ouvertement dśclaree par son nom meme ¹⁹, est bien connue ²⁰. Nś ^ Sibiu, le 10 janvier 1493, il descendait par son pere de la familie voivodale de Yalacbie (la brancbe des Daneęti) et de la familie, egalement roumaine a son origine, des Hunyadi de Transyl-vanie ²¹. Obligś d’accompagner apres Mobacs (1526), comme secretaire et conseiller, la reine yeirye Marie de Hongrie, dans ses perśgrinations en Europę Occidentale, Nicolaus Olabus entra en contact avec les grands bumanistes de l’epoque, Erasme de Rotterdam en premier lieu. A la suitę de ces contacts, il rśdigea en 1536 & Bruxelles une description geographique et bistorique de la Hongrie, publiee pour la premiere fois exactement deux siecles plus tard ²². On y trouve beaucoup d’informations concernant les

¹⁵ Observation faite par le meme auteur, ibid.

¹⁰ Ibtd., p. 149—150.

¹⁷    Ibid._t p. 150.

¹⁸    Octavian Uiescu, Bibliografia numismaticii romćnesti (Bibliographie de la numisma-tique roumaine), dans « Studii si cercetari de bibliologie 12, 1972, p. 240.

¹⁸ Le nom Olahus, qu’il porta toute sa vie, signifie le Valaque, i.e. le Roumain. Cf. St. Bezdechi, Nicolaus Olahus, Primul umanist de origine romdna (Nicolaus Olahus. Le premier humanistę d’origine roumaine), Ed. Ram, Aninoasa-Gorj, (1939), p. 11 ; I. S. Firu — Corneliu Albu, Umanistul Nicolaus Olahus (Nicolaie Bomdnul) (1493—1568) (L’humaniste Nicolaus Olahus — Nicolas le Roumain — 1493 — 1568), Ed. stiintifica, Bucuresti, 1968, p.7.

²⁰    Cf. Aurelian Sacerdoteanu, Sterna lui Ddn al II-lea tn legdlura cu jamiliile Huniade ęi Olah (Les armoirics de Dan II par rapport aux familles Hunyadi et Olah), dans *Revista Muzeelor o, 5, 1968, p. 5—16.

²¹    Camil Muresan, Iancu de Hunedoara², Ed. stiintifica, Bucureęti, 1968, p. 39 — 41.

²²    Nicolai Olahi Archi-Episcopi Strigoniensis Ilungaria siue de originibus genhs, regionis silu, diuisione, habitu, opportunitatibus Liber singularis, ćdition de Mathias Bel, Adparalus ad historiam Hungariae siue colleciio miscella..., Posonii (Bratislava), 1735. p. intćrieure, ou l’on trouve la mention de la datę: XVI. Maii, Anno 1536; cf. I. S. Firu — Corneliu Albu, op. cii., p. 74, 79.