quant un bareme d’ecart sur le prix de vente au public hors taxes, prennent en compte la qualite des services rendus par les detaillants en faveur de la diffusion du livre. Les remises conesponda ntes doivent etre superieures a celles resultant de 1’importance des quantites acquises par les detaillants. >
Comme le souligne fort justement Monsieur Ecalle en page 21 de son rapport, la loi precise que la remise dite « qualitative • est accordee par 1’editeur en fonction du service rendu h * la diffusion du lh/re » et non des livres d’un editeur en particulier. U nous parait evident que si tel libraire est € qualifie * pour la vente des Ih/res de 1’editeur A, il Test egalement pour ceux de l*edi-teur B de la meme specialite.
Dans la pratique, chaque editeur a etabli son propre bareme de remises de faęon parfaitement anarchique integrant, dans le qualitatif( des elements relevant en realite du quantitatif.
1.2 La remise qualitative
La plupart des editeurs ont decoupe le qualitatif «en rondelles », un point par-ci, deux points par-ła, meme un quart de point. Cela leur permet sans doute d’effectuer insensiblement le transfert de marge que nous avons deja signale, mais rend le systeme d’une complexite extreme, et n’est pas tres convaincant sur le plan du « service rendu a la diffusion du livre ».
Le fait de recevoir 1’office des Editions du Pou qui grince, n’est en rien un element de qualification. Le libraire s’inscrit a Loffice pour obtenir 3 a 4 points supplementaires sur ses reassortiments, et les ouvrages reęus d*office ne Tinteressant pas, il les retoume quelques mois plus tard. Lesquels retours, dans certa i ns cas, penalisent a nouveau le libraire dans le domaine qualitatif!
Nous avons du mai a suivre Tedition dans ce type de raisonnement. L’editeur qui envoie des livres en office desire, nous semble-t-il, que ceux-ci soient presentes au public le plus longtemps possible. Si ces ouvrages sont vendus, le libraire les reassortit jusqu’au jour ou ces livres ne trouvent plus suffisamment dłacheteurs, et font alors effectivement 1’objet d*un retour. Nous considerons que ce libraire a fait correctement son travail, et nous ne voyons aucune raison de le penaliser en diminuant sa marge 1'annee suivante. A rinverse, le libraire qui vend les livres reęus en office et ne les reassortit pas, n’effectue effectivement pas de retour, mais a notre sens, ne fait pas conrectement son metier.
Pour revenir au texte de la loi de 1981, celui-ci indique que 1’editeur applique un bareme d’ecart sur le prix de vente au public, mais il n’en precise aucunement les modalites. En Tabsence de precisions legislatives, il convient de se referer aux usages.
II est temps, pensons-nous d’abandonner toutes ces constructions savantes des services commer-ciaux autour de criteres contestables, et de reve-nir a des notions plus saines et plus simples.
On est libraire ou on ne Test pas. Si on a la qualification necessaire pour exercer cette profession, on beneficie de ce fait de la remise qui a ete d’usage pendant des dizaines d’annees ; a savoir pour la litterature generale: 33,3 % avant 1'application de la T.VA. au commerce de detail, portee a 35,50 % par 1'accord interprofes-sionnel de 1968. Remise de base minimum qui permet a une entreprise de librairie d’equilibrer son exploitation en 1’absence de char ges salaria-les tTOp lourdes.
Cet usage de la librairie franęaise est confortee par les reglementations etrangeres : le Directory of Booksellers en Grande-Bretagne, la recon-naissance de competence de TAssociation V.B.B.B. aux Pays-Bas, 1’accord du Conseil du commerce du lh/re au Danemark ou la signature du Sammelrevers en R.FA.
On n’echappe pas a la quesdon posee d’ailleurs par plusieurs libraires au cours de notre enque-te: c Qui est libraire ?» Question d’ecole, les editeurs connaissent encore, esperons-le, leurs clients. Ils ont, par leur reseau de representants, les moyens d’investigation necessaires et se rencontrent assez souvent pour les confronter. Voudront-ils abandonner pour un temps leurs listings ? Et juger les libraires sous un autre angle que celui de l’evolution du chiffre d’affai-res.
1.3 La qualification en librairie
I
Qualite : ce qui fait la valeur de quelqu’un. Qualification: ensemble de ce qui constitue le niveau de capacite, et de formation reconnue pour l’exercice d*un emploi.
Le Groupe de reflexion de la librairie a demande aux libraires de 1’association Lirę a Caen de
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