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HORIZONS-ANALYSES
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ELLE pile et ne se rompt point, iaJs pour combien de temps en-xe ? Ou-huit ans aprls sa pro-luigatton, le lOaoGt 1981. la loi ir le pn* umque du livTe. dans xi espctt comme dani son appli-ition. est plus que /amais misę 8 *preuvc. Non pas en France ou s professionnels s’accordent 8 connaitre que, des quatre rlgle-entations qui se sont succldl •puis la Liberation, la loi Lang mstitue toujours le meilleur ou-pour limiter la crise de la librai* r et de Pldition. Mais au dehors. i des vents contraires soufflent • plus en plus fort.
A Bruxelles d'abord. L’amvle. iis l*lquipe de Romano Prodi. i nouveau commissaire 8 la ncurrence, Mario Monti, n’est 5 pour rassurer les partisans de rlglementation des marchls. •rtes, ce dernier a dlcidl, le juillet, de reporter sine die la cision d’interdire les ententes tie Iditeurs et distributeun de res allemands et autrichiens. s accords. qui Itendent les sys-nes nationaux du prix unique 8 isleurs pays d'une mlmc aire guistlque, contrevienncnt, se-i la Commission, aux rlgies eu->eennes de la concurrence et U depuis longtemps dans son limateur (Le Monde du 1* juillet )$). M. Monti. confirme son rte-parole, est «sur la mime ie » que son prldlcesseur, Pul-liblral Kareł Van Miert. Or le :te prlparl par M. Van Miert tnt son dlpart prlvoyait « non lement une interdiction du prix i'que International, mais aussi terdiction du prix uniąue en Al-nigne et en Autriche », affirme Bórsenverein, le syndicat des teurs et Ubraires ailemands.
llectronique belge Proxis.com. splcialisle dans la vente en ligne de livres et de disques. montre 8 quel point la loi sur le prix umque nsque d‘ltre malmenle si Internet continue de se dlvelopper au rythme actuel - 65 % d'augmenta-t»on du nombre de foyers abonnls sur les six demiers mois. Dlj8 trls implantl aux Pays-Bas. o(j son site rlalise la moitil de son chiffre d‘affaires. et dlpasse BOL, celui du glant Bertelsmann. Proxis $‘at* taque 8 la France. Discrltement. il alllche les intemautes-lecteurs. en proposant des remises pouvant al-ler jusqu*8 23 % du prix Bxl par Plditeur, soit prls de cinq fois plus que la nstoume prlvuc par la loi.
jundiquement. il n'est pas cer-tain que celle-ci ne puisse pas s'appliquer aux libcairies en ligne. • Depuis rarrłt Leclerc, les tri bu -noux franęais doivent d/termmer st la rjimportation litigieuse est effec-tutę dans le but de contourner la loi Lang. notę l'avocat Emmanuel Pienat. Les tris courts dćlais d'ex-portation et de rćimportation, la double ąualitf d’exportateur et d‘importateur, sont autant d'indices que retiennent aujourd'hui les juri-dictions pour constater que les limes ne font que transiter par un pays ćtranger afin d’dchapper ó la rlglementation sur le prix unique. * Mais en pratique le mlcanisme rl-pressif sembłe diflfkile 8 mettre en oeuvre. Et nombre d’4diteurs s’in-quiltent. « Si l'on ne peut pas contrer ces pratiques, le marchć va devenir un gruyłre, souligne Pun d’cux. Que Praxis et les autres de-viennent des concurrents sdrieux. et l'on ne voit pas pourquoi Amazon ou BOL se priveraient d'exporter leurs seryeurs pour en faire autant. » Si tel Itait le cas, la bataille du discount ne manquerait pas de s'engager en Europę comme elle s'est engagle aux Etats-Unis ou Amazon et les sites en ligne des grandes chaines de librairies. Barnes and Noble et Borders. peuvent solder jusqu‘8 50%, et rembourser. comme chez Darty. lorsque les acheteurs ont trouvl moms cher ailleurs.
Face 8 cette situation. des vou j'lHvent pour demander une ex* tensłon du rlgime de prix umque au niveau europlen - parmi les* quelks celle du pr^sident du Syndicat national de 1‘^dition. Serge Eyrołles, ou celle d'Alain Cordier. auteur du rapport sur le livre nu-m^rique remis en juin i la mi-nistre de la culture, Catherine Ttautmann (Le Monde du 9 juin). Faut-il une « loi Lang euro-plenne » ? Probablement pas stricto sensu. En 1981, la loi avait ćt^ pensie pour freiner la concen-tration, en rlaaion notamment i roffensive de la Fnac. Dix-huit ans plus tard, elle se montTe mai adap-tle au contexte nouveau : cyberli-brairies, tlUchargement des tex-tes, etc. Nlanmoins, il semble urgent d'uniformiser sur le plan europlen le systlme du prix unique.
VOLONlt poutiouc
D'abord parce qu'en permettant aux Iditeurs de proBter des marges dlgagles par les meil-leurcs ventes, fl reste apparem-mcnt le mieux i ml me de soutenir la part la plus fragile de la crlation littlraire. Ensuite parce que, s’il n'a pas vlritablement emplchl la concentration, il a, dans l'en-semble, prlservl le tissu de la pe-tite Ubrairie et garand Paccls au Uvre pour tous. Enftn. parce que prix unique ne signifle pas prix rtxe. Ne serait-ce que sur les six dermlres annles. le cout des ou-vrages a considlrablement dimi-nul. passant de 91 F i 80 F (12.20€) en moyenne. Ce qui n est pas le momdre des avantagcs pour 1'arbitre ultimę, le consommateur.
Mais qui dit directive euro* plenne dit vołontl politique. Si Catherine Trautmann s‘est expn* mle en faveur d'une eitension du systlme. la constitution d'un jtc franco-allemand. moteur et mvfn* tif. avec son homologue et ancien Iditeur Mkhaei Naumann. tarde a voir le ^5ur. L‘lchec du groupe de travail rluni sous 1'lgłde de la Di rectlon du livre et de la lecture. pour <ruvrer dans ce sens. n est pas non plus du meilleur augure. Qu’en est-il aujourd*hui ? Des rap-prochements constructifs entre les pays favorabies au prix unique du livre (neuf au sein de TUmon) ont-ils Itl envisagls ? Une politiquc de lobbying va-t*elie Itre misę en place auprls de Bruxelles ? Par-viendra-t-on 8 Itablir un rappon de force plus lqui!ibrl entre le nouveau commissaire i la concur-rence, Mario Monti, et sa cołkgue de la culture, la Luxembourgeotse Viviane Reding, dont le porte-feuille comporte aussi la fameuse exception cuKurę Ile ?
Si ces questions restent sans re-ponse. Q y a fort 8 craindre que 1'Europe du Uvre ne suive le che* min traci aux Etats-Unis : une Idi-tion exsangue, i la soide des dis* tributeurs, et ou la plupan des grandes maJsons, teniblement af* faiblies, ont presque toutes Itl vendues. Est-ce li un modlić culturel enviabłe pour 1’Europe ?
Florence Solville
VENTf SUR INTERNET
)epuis un an et demi, la nmission souffle le chaud et le id sur ces questions d’accords isfrontaliers, mais n’a jamais hl son scepticisme i 1’lgard rlgimes de prix unique natio-ix. « Si nous nous sentons sou la-c'est seulement pour quelques !s, conclut Roland Ulmer, prl-mt du Bórsenvercin. L'afTaire dent qu*i un cheveu : « M. Van •rt avait be soi n de onze voix pour e passer son texte, il n'en a ob-j que dijL fl est certain qu'une velle dćcison intewiendra d'ici fin de cette annde. »
'autre grandę menace vieot aussi de Bruxe!les, mais ele d’une naturę totalement diffć* te. L'exemple de la libraine
AU COURRIER DU « MONDE »
VlSfTER L^ALGERIE
Dans le cadre de la rlconcilia-tion entre la France et rAJglrie, on nous annonce que les Alglriens re-cevront bientót davantage de visas fran^ais. et quc la France s’apprlte i rouvrir ses consulats d'Oran et d*Annaba.
D n'est po u rt ant personne pour se prloccuper du sort des Franęais qui vculent dlcouvrir 1’Alglrie, et notamment de ccux qui affec-tionnent les vestiges romains, le Hoggar et ses marches dans les pas du Ftre de Foucauld.
U est devenu quasi impossible pour les Franęais de se rendre en Alglrie du fait d’une politique dlliblrle des autoritls algi-riennes. et ce pas uniquement pour des raisons de slcuritl. J'es-plre que les diplomates franęais prdneront une ouverture dans les deux sens. «
Boris Kisselevsky Francfort-sur-Ie-Main (Allemagne)
L*ESPAGNOL AU COLLfeGE Dans la rubrique « Au courrier du Monde » datl 25-26 juillet une lectrice se plaint amlrement qu*il n’existe qu’un seul colllge dc Paris ou Cespagnol soit enseignl en tant que langue vtvante 1. Pour justifier ses regrets elle avance I*argument que Pespagnol est parli par des « centaines de millions de per-sonnes » dans le monde. Argument peu conyaincant i mon avis: combien de millions de personnes parient le chinois dans le monde. et ou cette langue est-elle cnseignle en France ? 0 est facile d’apprendre Fespagnol en tant que langue vi-vante2, i partir de la quatrilme. dans la grandę majoritl des col-llges franęais.
Dans ce crlneau Tespagnol oc-cupe une situation de quasi-mono-polc. menaęant gravement - 1’offre induisant souvent la demande -l’existence de 1’aJlemand et de Pita* lien. pour ne parier que de deux langues qui me tiennent particulie* rement 8 caeur. (...)
Luisa Muller Nantes (Loire-Atlantique)
:s grandes iurs
i Soleil noir
1’hypothlse slduisante que. loin d’6tre des prophlties. les fameux quatrains ne seraient que des chroniques 8 mots couverts concernant des faits et des per-sonnages contemporains du ml-decin-astrologue. ou des lvlne-ments passls (« Le Monde des
du monde. De nombreux Pari-siens passlrent la journle du 12 aoOt 1654 calfeutrls dans leur cave. Le savant Pierre Gassendi, 8 la demande de Mazarin, avait eu beau se fendre d*une rlfuta* tion solidement argumentle, il fut visiblement moms convain-seaux tom ber morts de frayeur • Et encore : « En 1560. les oiseou x. chose merveilleuse, disent des te-moms oculaires. saisis d‘horreur. tombaient a terre. » Ces phlno* mlnes Itranges n‘ont plus Ite observls depuis des siedes...