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de 1'actuelle Boi, sans doute suitę aux secheresses qui sevirent au XVIIIeme et au XIX&me siecles. Secheresse et colonisation bomouane pousserent vers le bras du Bahr el Ghazal qui passe par Ngouri les populations pre-bomouanes qui vivaient entre Liwa et Mao. Ce bras du Bahr el Ghazal, aujourd'hui a sec, fut, au XVII&me siecle, une zonę refuge revee : les ouadis humides et densement boises y constituent une source d'eau assuree et des remparts naturels contrę la cavalerie d'ennemis eventuels ; 1'habitat se regroupe au sommet des dunes ou des guetteurs, installes sur des tours de terre, scrutent 1'horizon. Les flancs de dunes permettent 1'association de l'elevage et de ragriculture sous pluie tandis que le defrichage de certains ouadis permet des cultures irriguees. Quant aux ouadis encore inondes a l'epoque, ils permettent la peche et des cultures de decrue.
Nous avons pu obseryer, k cóte de Ngouri, au fond du Ouadi Way, les yestiges d'une cite attribuee aux Bulala. La localisation de cette implantation humaine est suiprenante par rapport a 1'habitat actuel et aux autres mines bulala qui sont toujours places au sommet des dunes.On peut donc imaginer que la cite de Way fut construite lors de 1'aride des enyirons du XVeme siecle, a un moment ou l'homme n'est plus incommode par les moustiques des zones humides et ou, au contraire, il a des difficultes a s'approvisionner en eau. La cite dut etre abandonnee lorsque le lac, depassant le niveau de la cote 283 m, deborda dans le Bahr el Ghazal par le bras de Ngouri vers la fin du XVIeme siecle1.
En tout cas, les Bulala ne sont plus k Way (alors inonde) lorsque s'installent les ancetres des habitants actuels de la region, si ł’on en croit les traditions orałeś.
2.2. Le XVIIeme siecle
Lorsque, chasses du Ouadday, les Tunjur s'installent au Kanem, ils ne connaissent pas l'existence de cites autres que Mao. Hs trouvent sur place des Bulala, dont les "Tomaghra, les Kangena, les Tchermada, les Waraba, les Jiabu et les Kinnin". Les Tunjur eonsidereni en effet que tous sont Bulala au meme titre que les Darka de Ngouri ou les Ngijim de Dibinintchi qui s'installeront plus tard2. Signalons que cette assimilation des Tomaghra, des Kangena et des Kinnin (i.e. lun des elan Kanku) aux
D'apres les estimations de J. MALEY, "Etudes palynologiąues...", Travaux et Documents de 1'ORSTOM, n° 129, Paris, 1981, p. 58.
Traditions tunjur du Fugbu YUNUS et de Al Hadj YUSUF iecueillies en 1986 et 1987 a Mondo.