Le »nouvel etat de choses« constitue sans aucun doute une reaction contrę un etat insoutenable qui change trop lentement, il voudrait quelque chose d’autre, quelque chose qui garantirait en premeir lieu Tamelioration de la position du peuple croate. II semble que ce faisant, on ait choisi un faux adversaire (pris en partie a la production quoti-dienne d’avant), un medium qui contient les possibilites implicites (au moins) d’un terrain sans issue nationaliste, s’il devient le facteur prin-cipal des evenements politiques, laissant les observateurs et partici-pants dans Tindecision quant au programme clair et a la comprehen-sion veritable de 1’ensemble des problemes de Temancipation natio-nale dont il s’agit ici. Dans le langage quotidien, on emploi frequem-ment une expression qui, insistant sur la »dialectique de classe et na-tionale«, doit permettre de trouver la jonction avec les problemes so-ciaux essentiels du moment. Laissant de cóte la valeur de la dialecti-que qui manie, comme celle-ci, des adjectifs sans apparence de darte (en effet, si Ton dit qu’il s’agit en fait d’une emancipation de classe et nationale, il faut tout de suitę se demander qui est celui a qui il faut appliquer Temancipation de classe et nationale, et en plus, dialecti-quement), il faut mentionner que les discussions sur la priorite de l’un des deux qualificatifs ont abouti a faire oublier le sujet de Temanci-pation, lequel, en depit de toutes les deductions sociales, reste tout de meme - 1’homme. Donc, 1’essentiel est bien la question de Yemanci-pation de 1’homme - »Ce n’est que quand 1’homme connaitra et orga-nisera ses propres forces en forces sociales et que, a partir de la, il cessera de sćparer de lui-meme la force sociale en force politiąue, que sera accomplie Temancipation de rhomme«.5 - Mais on ne parle pas de cela aujourd’hui, autour de nous. Si Ton part de Thomme qui a organise ses forces en forces sociales, on aboutit ailleurs que si Ton part de Tinteret de la nation organisee comme probleme de Thomme deduit d’elle.1
On a deja mentionnee toute une serie de defauts caracteristiques du »nouvel etat de choses«, certaines limitations, les manifestations con-cretes et les porteurs reels sont bien connus, alors, quelques mentions cncore et ce sera tout. Le »nouvel etat de choses« apparait en generał comme un activite ideologique (c’est-a-dire culturelle et »culturelle«), sa formę est dans les reglements de compte politiques, de caractere generalement exigeant (luttant encore pour Tinfluence dominantę) et les methodes en sont variees. Le cadre spatio-temporel est donnę par la situation de crise profonde du concept de communaute (mais aussi par la crise du concept de societe en generał) et les porteurs sont en generał des »hommes de plume« (bien que, cela va de soi, tous ne montrent pas la meme habilete dans cette sorte de lutte a mains libres). Peut-etre n’est-il pas necessaire de demontrer que Taction du mou-
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Marx-Engels: »Ecrits de jeunesse«, Naprijed, Zagreb 1953, p. 68.
0 »Notrc organisation poi i t i q uc interieure est et sera ce que le peuple, sans prć-tcndues democraties, sans pretendues spćculations politicardes, dćcidera de lui-meme, souverainement, dans son interet essentiel et vital«. (Antę Pavelić. dictatcur fasciste en Croatie 1941-45, discours sur la place St. Marc de Zagreb, 21 mai 1941). Ceci n’cst que 1‘absolutisation de la nation dćveloppee jusqu’a ses derniires consćquen-ces, la souverainetć du peuple sans dćmocratie, et l’expression de 1’impuissance vć-ritablc d’un concept de puissance.