En ce battant contrę 1’unitarisme et tout autre adversaire, le »nouvel etat de choses«, en regle generale, agit cependant unrformement, insis-tant constamment sur 1’unite de la nation (ce qui, a terme, conduit a la theorie de la paix de classe), et 1’unite de tous ceux qui agissent a l’interieur, cette faęon de serrer les rangs est usee si l’on veut, mais toujours agissante - »notre adversaire commun est encore fort!«. II y a un theme de discussion unique, car en principe tous sont pour l’e-mancipation nationale, pour le progres du peuple et de la commu-naute, mais quand meme, les uns sont »les nótres«, les autres sont des traitres, les uns sont »nationalistes«, les autres »unitaristes«. Et le dia-logue est rendu imoossible, il est exclu par Tuniformite du mouvemenł combattant, par 1’oubli conscient des themes essentiels dans la discussion (qui se reduit a une discussion sur les drapeaux, le nombre des ressortissants de telle ou telle nation dans tel ou tel groupe de chaiscs ou de fauteuils), et, en fait, en premier lieu, du fait d’une situation n’autorisant pas de discussion serieuse sur la perspective de la societe. Toute critique de donnee a donc la meme valeur, celle qui recherche le nouveau et celle qui tire en arriere, il ne leur manque que la determinantę essentielle des discussions - la dimension du futur, donc la dimension de 1’historicite (qui ne peut etre remplacee par le rappel du passe, si glorieux soit-il). C’est la determination essentielle, et la pos-sibilite ouverte de ce que nous notons, la diversite des phenomenes, le fait que de cette confusion quand meme, un jour, il faudra bien qu’il sorte un concept ou quelque chose qui lui ressemble, tout cela ne chan-ge pas reellement cet etat de choses.
Le »nouvel etat de choses« ne serait pas ce qu’il est si on pouvait le rćduire au journalisme, ou a la culture en generał, il est aussi rea-lite poIitique. La situation politique en Yougoslavie et en Croatie a permis differents mouvements, et meme ceux que suppose le »nouvel etat de choses«. Un peu tard, mais probablement pas trop tard, on a vu appraitre dans la lutte contrę le centralisme un element de prise de conscience nationale, facteur essentiel des evenements politiques of-ficiels; las thematisation de la »question nationale« (pas toujours con-sequemment) a ouvert ces derniers temps des possibilites de discussion sur une serie de themes tabous, mais la confusion des positions, une disposition a la coquetterie envers des mouvements qui sont, de par leur profil politique et pratique, pour le moins confus, ont cree des suppositions qui permettent 1’affirmation d’une politique de determi-nantes essentiellement bourgeoises. Le soutien »sans reserve« (comme si un homme ou un intellectuel vraiment honnete pouvait soutenir quoi que ce soit sans reserve) de la direction dans n’importe quelle formę d action, V inaugur ation de la logiąue de la politique, des comiłes en tantąue logiąue de la vraie vie de chacun, la necessite pour chacun de s affirmer quotidiennement »dans la ligne« de la direction, au lieu de permettre la situation de 1’affirmation quotidienne de la direction sur le tracę des interets pour la realisation desquels elle a ete elue (ce qui correspond a la definition logique et au statut de toute direction) - tout cela tue la possibilite de 1’opposition sur les questions essentiel-les, reduit les polemiques a des etiquetages politicards et exclut de la discussion, par 1 automatisme des evenements, tout homme qui vou-
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