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Constitutionnel de Plougastel-Daoulas. U eut le bon esprit de ne pas lalre acte de prćsence ni d'adhćsion au concile rćuni par l'ćv£que Audrein/en 1799, et cest peul-Alre
pour cette rąison que M<r Andre pensa k lui comme un
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des anciens constitutionnels, qu'il etait tenu de prśsenter a lagrement du premier Consul; toujours est-il qu'il ćtait prćsent, en 1803, en qualite de cure de Landivisiau,-]ors de la rćunion solennelle ii la catbćdralc (reslauralion du culle).
Ladlićsion de M. Le Bris au Concordat n'avait pas sufTi pour le rendre populaire aux yeux de ses paroissiens. Le 30 Janvier 1804, il ćcrit k l'Ev6ch6 : « Je n'ai pas de pres-bytere et ne tfouve pas de inaison a louer; tous sont pre-venus contrę moi et triomphent de ma fścbeusc positiou. Quand je monte k 1’autel, le peuple court dehors. Je nai admini.stre qu’une personne, et elle ćlait ćtrangere ; voilA toutes mes fonctions dans quatre mołs; depuis le 27 De-cembre 1803, je ne donnę la communion qu'& presque personne; quaud je me presentc, tout le monde senfuit n (17 Avril 1804).
En 1810, Mgr Dombideau tenta de lui faire donner sa dćmission, ou de le nommerft la cure de Oaoulns ; mais il rćpondil qu'il avait bien soDgć & donner sa dćmissioD, se voyant si mai reęu ; mais cela allait mieux, et il restera k Landivisiau.
Ce tnieu.x n’ćtait guere sensible ; car, le 2G Novembre 1812, le curć de Morlaix 6crivait k l'Ev6chć : « Vous con-naissez le commentaire ćlrange dont le Curć de Landivi-siau a accompagnć la leclure de 1'ordonuance dc Monsei-gneur sur la supprcssion des fółes. Au beau milieu du próce, il a pris uu ton dónergumćne ou plutOt de pois-sarde, il traitait de canailles les fideles qui, juśqu’ici, ve-naient k 1'ćglise les jours de fćtes supprimees, il leur a declarć que si, a pareils jours, il les yoyait aulour de
Ićglisc, il les ferait saisir par des gendarmes et renvoyer chez eux pour vanner leur bied. Une centaioe de person-nes ont dśsertś 1'ćglise dans le moment, disant que le Curć ćtait possede du demon. »
M. Le Bris ćtait trop dans les idees du gouvernement impórial, pourque IEvśque piit songer 5 obtenir la desti-tution de ce Curó inamovible ; mais a la Restauration, Monseigneur reęut de M. de Cintrć, prćfet, la lettre sai-vante : « f9 Fćvrier 1816, je suis informć que M. Le Bris, curć de Landivisiau, exerce dans cette commune la plus dangercuse influence; il devient urgent de le remplacer. pour arróter 1’espece de schisme qu'il occasionne dans cette commune, dont une grandę partie des babitants vont cbercher la messc trćs loin, plulót que d assister a la sienne. »
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M* Dombidau profita de cette occasion pour demander une dćmission catćgorique a M. Le Bris, qui se retira k Pluugastel, sa paroisse natale; mais il n'y ful pas cliaude-nient accuęilli par le curć, M. Cornily, qui, pour sa foi, avait dd ótre exilć en Espagne. M. Le Bris vócut encore de longues aunćes, sans avoir franchement renoncć k reconnaltre ses erreurs ; ce ne ful qu en 1828, alors ąuayanl perdu la vue, et ne pouvant plus ćcrire, il‘fit rćdiger en sou nom uue rćtractalion signee de deux tć-moins, et qui fut publice en cltaire ie i Mars :
« Dósirant sincórement rentrer en grace avec Dieu, et pour cela rćparer les scandales de ma vie passće. je me crois obligć, pour la consolation de 1'Eglise, celledes fidfe-les, et pour nionpropre salut, de retracter publiquement comme en effet je rćtracte le serment que j'ai eu le mal-heur de prćler k la Conslitution civile du Clergć.
« Je rdtracte tout ce que j‘ai pu dire ou faire contrę la doctrine ou la discipline de 1'Eglise.
.« Je reconuais la nullite des actes de juridiction que jaiexercćs sans une mission canoniąue.