Socjologie de 1'enfance 2 J.-LDerouet
theme en 1994 — reconnu et soutenu la constitution de ce domaine de recherche dans la socjologie de langue franęaise. Mais nous savons aussi qu’une avant-garde n’est une avant-garde que si le gros de la troupe la suit. II est donc essentiel pour une revue qui pretend reflćter la diversite du milieu de la socjologie de 1’education de rendre compte des travaux qui constituent le coeur du domaine, surtout lorsqu’ils traitent de maniere origina* le de sujets classiques.
Nous avons śgalement choisi de privilegier, parmi les pro-jets que nous avons reęus, des recherches qui portent sur les populations en difficulte. La socjologie de 1’education franco-phone entretient un lien organique avec la question des inegali-tes d’śducation puisque c’est autour de 1’interpretation de ce phenom^ne que le secteur a ete refondś dans les annees soixante. Si nos objets se sont depuis diversifies, cette question reste essentielle. Le dossier du numero cinq sera explicitement consacre a ce theme, mais il est souhaitable qu’il soit rćguliere-ment present, que ce soit dans les dossiers thematiques ou dans des articles hors theme. Les entretiens, presentes dans ce numero par Regine Sirota,avec les responsables de deux grands observatoires de 1’enfance, ont d’abord pour but de montrer que la revue ne s’enferme pas dans le monde cios de la recherche sociologique et qu’elle souhaite rendre compte en temps reel des evolutions sociales, mais ils manifestent aussi un contraste tres śclairant. L’Observatoire de 1’enfance en France s’attache a 1’enfance en difficultć tandis que l’Observatoire per-manent des enfants s’interesse a Tenfance consommatrice.
La prśparation des prochains numeros nous incite a d’autres reflexions sur lesquelles le Comite de redaction va tra-vailler mais auxquelles tous les lecteurs sont invites a contribuer. La premiere est celle de Toriginalite du regard sociologique sur des questions travaillees par 1’ensemble des Sciences de 1’educa-tion. Celle-ci a peu concerne les premiers numeros: le dossier ‘TŚtat, 1’education et le local” rencontrait le problśme du lien entre les Sciences politiques et la socjologie de 1’education, mais ce th6me n’est travaille par les Sciences de 1’śducation qu’au Quebec,ou il existe des departements dadministration scolaire dans les facultśs d’education. Dans les autres pays franco-phones, le probl^me ne se pose pas pour la bonne raison que 1’administration de 1’education n’y est pas constituee en objet
Education et Societes n* 3/1999/1