Socjologie de TenfanceZ
Les enfances imoginćes - Modcrnrtć et construaions du self dans les rćcits de vie
Ainsi, l’ćtude des rćcits de vie fournit un terrain fertile pour des travaux interdisciplinaires notamment entre anthropologues, historiens, sociologues, etc., autour de leurs modes d’analyse des souvenirs personnels, tćmoignages spontanćs ou sollicitćs, et autour de 1’interprćtation d’un ćcrit autobiogra-phique en critiąue littćraire.
Nombreux sont les chercheurs qui tentent aujourd’hui de rćsoudre ces oppositions. En outre, il y a le dćfi lancć par la critiąue post-structuraliste k travers le rćexamen de rapports autrefois tenus pour ćvidents. Elle problćma-tise, par exemple, en opposant langage et contenu, texte et vie et place ainsi les chercheurs face k un dilemme d’autant plus radical. D’une part, les rćcits de vie peuvent etre lus comme des “donnees” transparentes sur la vie sociale. lis sont alors simplement lićs a 1’histoire par la surimposition de thćmes et de mćthodologies. D’autre part, on peut suivre Bourdieu (1986) lorsqu’i! dćfinit 1’autobiographie comme une fiction pure, “une illusion biographique”. Le risque est alors, en reduisant les rćcits de vie k un texte pur, de les isoler des etres humains et des mondes sociaux ou ils sont produits et lus. Le dćfi pour 1’analyse des rćcits de vie est de bćneficier des pistes post-structuralistes sans souscrire aux slogans les plus extremes, tels que “1’auteur est mort”, “il n’y a rien d’autre que le texte”, ou “1’ćcriture autobiographiąue doit etre lue comme de la fiction pure”.
La critique post-structuraliste, de Man (1984) par exemple, nous a appris k prendre au sćrieux les conventions et la crćativitć du langage, mais, forts de ces idćes, ceux d’entre nous qui s’intćressent k la socićtć et a la cul-ture doivent essayer de relier textes et vies autrement, li la fois sur les plans thćorique et methodologiąue. De meme, le chercheur qui s’intćresse aux faits doit prendre au sćrieux les aspects narratifs des histoires de vie.
La plupart des rćcits de vie actuels tćmoignent, d’une manićre ou d’une autre, des processus historique, economique, social et culturel de la moder-nitć. Aujourd’hui, la modemisation est devenue mondiale et ne se limite plus k ses formes occidentales. Les rćcits montrent une gammę trćs large de rćactions d’adaptation et de rćsistance & elle. A cause des bouIeversements gćnćrćs par les mćcanismes de la modernitć (Berger et al 1973, Giddens 1991), les liens sociaux sont aujourd’hui recomposćs k travers de vastes espace-temps, crćant de nombreux problćmes, conflits et ambiguitćs, que les personnes doivent rćsoudre.
n* 3/1999/1 Śducation et Socltti*