Socjologie de I'enfance2
Lei enfances imaginćts - Modemitó et constructions da se/f dom k$ rócłts de We
Le dćbat est ancien chez les critiąues littćraires sur la dćfinition des genres, autobiographie, mćmoires, roman, confessions, lettres et journaux intimes. Uautobiographie est ainsi centrće sur la vie intćrieure du narrateur alors que les mćmoires s’intćressent davantage aux gens et aux ćvćnements. Un roman est habituellement dćfini comme une crćation, une ceuvre d’art indćpendante. Pourtant, on peut aussi dire qu’une ńction n’est indćpendante que jusqu’au point ou elle rćv£le la rćalitć. Autrement dit, 1’imagination n’est peut-etre pas seulement la capacitć d’inventer, mais plutót celle de dćvoiler ce qui existe. Beaucoup de rćcits de vie mćlangent les genres avec des parties qui se lisent comme des mćmoires tandis que d’autres sont consa-crees k la vie personnelle, ou intfcgrent des po&mes et des lettres. Certaines autobiographies sont proches du roman. Elles peuvent etre tres construites et en meme temps rćvćler de profondes vćritćs sur 1’auteur. D'autres, proches de 1’histoire, sont fondćes sur des ćvćnements vrais mais restent nćanmoins, en un sens, des ceuvres de fiction. La dćfinition la plus celfcbre de 1’autobiogra-phie est peut-etre celle de Lejeune: “rćcit retrospectif en prose qu’une per-sonne reelle fait de sa propre existence, Iorsqu’elle met 1’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur 1’histoire de sa personnalitć.” (1975 pl4). Cette dćfinition indique les conditions selon lesquelles un texte est generale-ment peręu comme une autobiographie.
Beaucoup de recits de vie echappent a cette dćfinition, notamment ceux qui ont ćtć redigćs par des gens qui ne sont ni poetes, ni ecrivains de profession. Leurs rćcits peuvent, par exemple, mettre 1’accent sur les expe-riences d’un groupe social plutót que sur 1’histoire de leur personnalite. Comme le disent Olney (1972, 1980) et Abbot (1988), les dćfinitions sont utilisćes de faęon normative, ce qui peut reduire arbitrairement le champ d’ćtude. Ouvrir le dćbat a toutes les sortes de recits de vie implique de ne pas se laisser enfermer, d’emblće, dans des dćfinitions trop strictes. En tant qu’an-thropologue, j’assimile cette dćmarche k une “methode ethnographique” appliquće k 1’analyse des textes. J’empIoie donc les termes “rćcit de vie” et “autobiographie" dans un sens large et descriptif.
C’est parce que toute vie est vecue dans un environnement culturel que les rćcits de vie rendent possible 1’ćtude de la manierę dont des ressources et des conventions culturelles sont utilisćes dans la reconstruction des expć-riences. Un recit de vie prend formę & partir des faits matćriels d’une exis-tence sociale, a travers des rćfćrences & ce qui est considćre comme la vie normale, les attentes qui vont avec, les dćfinitions, reconnues ou tacites, d’une bonne histoire. La dichotomie entre le rćel et 1’imaginaire hante les Sciences sociales, 1’analyse littćraire et la psychanalyse, mais pas de la meme mani&re. La modemitć occidentale considfcre traditionnellement le culturel
n* 3/1999/1
fducation et Socićtć*