normę. (...) Sans doute parce qu 'a un certain degre de croissance la quantite met en question la qualite. » 4
Avant d’analyser de faęon plus detaillee la laideur et Pesthetique du degout, nous nous posons la ąuestion suivante: Qu’est-ce que ces personnages monstrueux ont en commun ? Le trait le plus frappant est le fait qu’ils sont immenses chacun d’une faęon particuliere. Ils sont enormes deja par leur physique. L’obesite et 1’adiposite sont frequentes : Pretextat Tach, les Bemardin et meme Monsieur Omochi sont tres gras.
Presque tous les romans de Nothomb racontent 1’histoire de 1’assassinat ou eventuellement du suicide. Donc chez elle, les monstres tuent tres souvent. Ils reincament le mythe de 1’ogre anthropophage qui s’est deja prćsente dans 1’Epopee de Gilgamesh (Chuvava) ou dans 1 ’ Odyssee (Polypheme). Chez Rabelais, les ogres ne mangent plus de gens, mais leurs habitudes alimentaires sont hors de normę. Bakhtine notę13 que les ogres etaient toujours lies, dans la tradition occidentale, avec une alimentation bizarre et un appetit extraordinaire. Nous rappelons qu’une variation de cet archetype est ressuscitee par Michel Toumier dans Le roi des aulnes dont le protagoniste Abel Tiffauges est un ogre qui a un cóte bienfaisant ainsi que malefique. Chez Nothomb, le cannibalisme epouse des formes detoumees et se transforme dans l’agressivite verbale et la violence physique.
Certains monstres nothombiens connaissent aimer d’une faęon perverse. Leur deviation se manifeste dans 1’obsession de la mort ou de la destruction de ceux qu’ils aiment. Pretextat Tach, le Capitaine du Mercure, Epiphane Otos de 1 'Attentat et Textor Texel de la Cosmetiąue de l'ennemi commettent tous le crime, persuades que c’est une preuve inevitable de leur capacite extraordinaire d’aimer. Cet attribut insere de Tambiguite dans leur
Canguilhem, G.: "La monstruositć et le monstrueux" in La Connaissance de la vie. Paris, Libraine Philosophiąue J. VRIN 1998, p. 172
, “acfl,ln> M. M.: Franęois Rabelais a lidova kultura stredovSku a renesance. Praha, Odeon 1970, pp. 266-269
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