nes m’ont permis de dresser un certain nombre de croąuis gćomorpholo-giąues, le plus souvent a 1’echelle du 1 : 50,000, mais il n’a pas encore ćte possible d’y proceder a une cartographie complete et systematiąue. Ces recherches etaient orientśes vers la prospection miniere : etude des allu-yionnements actuels et surtout anciens pour connaitre les possibilites de concentration alluviale de minerais; etude des alteristes et des cuirasses pour recherches de bauxite ou pour dśtecter des roches mineralisees, qu’elles cachent [6]. II est a noter que dans tous ces croquis je n’ai em-ploye que des symboles en noir et pas de teintes plattes, afin qu’ils puis-sent etre roneotypes et diffuses rapidement.
Voyons d’abord les formations alluviales. J’ai cartographie au 1 :50,000 les alluvions du Senegal dans les environs de Kayes et de deux petits affluents, la Kolinbine et le Karakoro [7]. Elles se presentent dans cette region sous la formę de deux remblais sablo-limoneux em-boites, formant terrasse. Le premier remblai, tres etendu, passe dans les regions septentrionales aux dunes rouges preouljiennes. J’ai figurę les profonds ravinements qui 1’entament; on peut distinguer ceux qui fonc-tionnent encore chaque annee pendant la saison des pluies ( region de Kayes) et ceux qui sont maintenant stabilises (Kolinbine). Les depots situes en amont, le long du Bakoy et du Bafing (cours superieur du Senegal ), de la Faleme, de la Gambie, ont aussi retenu notre attention et certains secteurs particulierement interessants ont ete cartographies au 1 :50,000 [8, 9]. La, les alluvions recentes, surtout sablo-argileuses, se cantonnent dans d’etroites yallees, au-dessus desquelles s’accroche parfois un temoin d’une terrasse graveleuse ancienne. Le substratum pointę par de nombreux seuils dans le lit mineur des rivieres; il est utile d’indiquer la naturę de la roche, au moyen d’une lettre par exemple, car le faęonne-ment. du seuil est surtout fonction de la lithologie [9]. J’ai aussi figurę les graviers sous berge, puisqu’ils presentent un grand interet pour la prospection miniere. Mais ces minces bandes alluviales sont comme ecrasśes par les etendues et les reliefs des interfluves.
Sur les interfluves predominent largement les surfaces planes, horizontales ou legerement declives, tres monotones, separees par des escarpements raides ou les affleurements de roches resistantes (gres-quartzite, dolerite) peuvent former des corniches subverticales de plu-sieurs dizaines de metres de haut. II existe deux grands types de surfaces planes: les surfaces recouvertes d’une cuirasse latćritique ou ferru-gineuse, plus ou moins epaisse et qui s’etagent souvent en plusieurs ni-veaux; les surface rocheuses ou sablonneuses sur lesquelles peuvent se dresser brusquement des inselbergs. Les premieres sont typiques du modele, du Fouta Djalon. de la partie Sud du Plateau Mandingue et des plaines de la Falćme et de la Gambie, les secondes s’etendent dans les regions plus septentrionales.
Examinons maintenant de plus pres les surfaces cuirassees. On peut les classer en deux categories; les peneplaines ou pediplaines recouvertes d’un manteau de produits d’alteration tres epais, dont la partie superieure est fortement indurće par le fer ou par 1’allumine; les glacis etages, portant en genśral une cuirasse moins epaisse, qui s’ordon-nent en fonction du chevelu hydrographique (il s’agit en somme de surfaces d’erosion locales). Les recherches ont montre l’existence de trois surfaces d’aplanissement dans les hauts-bassins du Senegal et de la Gambie. Elles datent du Secondaire et du debut du Tertiaire (Eocene). Sou-mises a 1’erosion areolaire en surface et a 1’entaille lineaire des cours
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