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justification de mścanismes d’indexation. Elle amśliore ainsi les conditions de 1'ajustement des prix relatifs et contribue, par Iś-meme, k une affectation efficace des facteurs de production.
Une ślaboration de la politique monśtaire dans une perspective de moyenne pśriode permet d’orienter durablement les antlcipations dans le sens souhaitś sans remettre en cause les succśs acquis dans la lutte contrę 1’inflation.
Cependant, la politique monśtaire doit tenir correc-tement compte de la marge de croissance rśelle possible ».
«Toutefois, dans un rśgime de taux de change flexibles, la politique monśtaire peut etre confrontśe k un conflit entre les exigences internes et externes. La politique monśtaire pourrait donc exiger une gestion flexible en fonction des śvolutions des taux de change k l'extśrieur de la Communautś afin d'śviter des pertur-bations rśelles, sources de distorsion et qui finissent d’ailleurs par mettre en pśril 1'objectif prioritaire de la stabilitś monśtaire. Une rśaction de cet ordre ne devrait pas remettre en cause fondamentalement les orientations choisies >».
« Une plus grandę intśgration monśtaire requiert une meilleure coordination. C’est vrai pour la politique monśtaire de chaque pays participant au SME, mais ce Test śgalement pour la concertation au niveau national sur les Instruments de la politique śconomique gśnś-rale»».
««Une action coordonnśe dans le domaine de la politique monśtaire n’est toutefois pas synonyme d'uni-formitś des politiques pour tous les pays. Chaque pays connait en effet des problśmes diffśrents et il faut, en particulier, des mśthodes diffśrentes pour venir k bout du manque grave de convergence des politiques bud-gśtaires et des divergences concomitantes qui subsis-tent sur les anticipations inflationnistes. Chaque pays doit, dans les limites de ses possibilitśs, rechercher le dosage de politiques qui lui permettra le mieux de se conformer au but commun d’une croissance durable, non inflationniste et plus gśnśratrice d’emplois ».
Dans 1'ensemble, les pays se sont inspirśs de ces rśgles : cela s’est traduit k la fois par une dścślśration et une meilleure convergence de la croissance de la masse monśtaire ; on peut toutefois se demander si, dans les pays ou le taux d’inflation et les anticipations inflationnistes se sont dśjś stabilisśes k un faible niveau, la rigueur monśtaire ne mśrite pas d’etre un peu attśnuśe. On comprend qu’une Banque Centrale de-meure inlassablement prśoccupśe par la stabilitś des prix — surtout quand cette tśche lui est confiśe par la Constitution elle-meme —, mais, lorsque 1'inflation a quasiment disparue, un Iśger desserrement serait peut-etre favorable k une accślśration de la croissance, tant dans le pays que, par ricochet, chez les partenai-res. Le lecteur aura compris que, plus explicite que le Rapport annuel, nous pensons ici a la RFA. II faut d’ailleurs remarquer que, en fait, en 1986 la croissance de la masse monśtaire allemande a śtś plus forte que prśvue et surtout que 1’attitude prudente de la Bundesbank est actuellement motivśe principalement par le fonctionnement du marchś des changes international; c'est l'śventualitś d’une conversion massive de dollars en DM, avec 1’effet corrślatif inflationniste, qui inquiśte le plus les autoritśs de Francfort.
La normę budgśtaire sous-jacente au Rapport est approximativement que les dśficits budgśtaires restent k un niveau qui permette au rapport de la dette publi-que au PIB de ne pas croitre k moyen terme (sauf raisons conjoncturelles), voire de diminuer s’il a atteint un niveau qui entraTne une place excessive des charges d’intśret dans les dśpenses publiques. « Les dśficits budgśtaires qui se traduisent par un endettement public ślevś ont deux consśquences macro-śconomi-ques importantes. D’abord, les agents śconomiques ne seront disposśs k placer une fraction croissante de leurs avoirs en titres publics qu’en contrepartie de taux d’intśrets rśels toujours plus ślevśs. Ensuite, de tels dśficits budgśtaires augmentent les risques d'une reprise inflationniste de l’expansion monśtaire, ce qui entraTne une augmentation additionnelle des taux d’in-tśret rśels, assimilable k une prime de risque. Du fait du niveau ślevś des taux d’intśrets rśels, l'investisse-ment privś subit un effet d’śviction avec ses consś-quences nśgatives pour la croissance k moyen terme ».
Toutefois, lorsque le risque d’instabilitś financiśre est limitś et que le rapport de la dette pub!ique au PIB est en baisse, apparaissent des effets nśgatifs de la contraction budgśtaire sur la demande globale. « Le choix d’une stratśgie de politique budgśtaire doit toujours tenir compte de 1’offre et de la demande. Dans la situation actuelle, il existe de bonnes raisons d’opter pour un renforcement tant de 1’offre que de la demande >». En 1986, pour la CEE, le dśficit des admi-nistrations publiques a śtś ramenś de 5,1 k 4,7 % du PIB, chiffre encore excessif, mais tres diffśrent en fait d’un pays k 1'autre.
« Si elle constitue indiscutablement une prioritś pour au moins la moitiś des Etats membres, la rśduction des dśficits budgśtaires ne constitue pas un objectif en soi lorsque les finances publiques sont suffisamment saines ». « Une rśduction importante du dśficit budgśtaire en pourcentage du PIB devrait rester un objectif prioritaire en Belgique, en Espagne, en Grśce, en Irlande, en Italie et au Portugal ». Par contrę, TAIIema-gne, la France et le Royaume-Uni ont pratiquement stabilisś la dette publique.
En ce qui concerne les salaires, «la stratśgie de coopśration propose que les partenaires sociaux s’ac-cordent sur une śvolution des couts salariaux compati-ble avec une augmentation significative de Cemploi. Le scśnario illustrant la stratśgie de coopśration prśvoit k cet śgard que les salaires, dans une dśfinition sans doute proche de celle en gśnśral retenue dans les nśgociations salariales, c’est-ś-dire nets des charges sociales supportśes par les employeurs, s’accroTtront, en termes rśels, en moyenne des annśes 1986-1990, k un rythme modśrś, proche de 1,1 % par an. Aux effets de cet accroissement modśrś s’ajouteront ceux d’une certaine baisse des contributions sociales k la charge des salariśs. L’augmentation de la productivitś moyenne par tete serait, durant la meme pśriode, de 2,3 % ; une telle evolution relative devrait permettre une augmentation des ressources d’autofinancement des entreprises, favorable k une reprise de rinvestissement crśateur d’emplois. De ce point de vue, l'śvolution de 1986 est satisfaisante ; en effet, pour la Communautś dans son ensemble, le rapport
cout salarial par tete productivite
REVUE DU
MARCHĆ COMMUN, rr> 305, Mars 1987
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