b ( Suitc ).
VII. — Les Municii>alites et leurs fonctions (suitę).
La łoi du 12 Septembre 1792 avait imposć aux pćres et meres des ćmigres 1'obligation d'ćquiper 5 leurs frais et de payer deux volontaires pour chacun de leurs eofants qui se troinaient cn etat de porter les arines et qui sćtaient soustraits au service militaire en quittant les terres de la Rćpublique. Le Conscil gśnśral du Finistere, dans sa sćance du 3 Dćceinbre, fixa le prix de l'ćquipe-ment et le taux de la solde de cliaque volontaire. Pour cbaque enfant śinigrś, les parents devaient payer 913 livres 18 sols. C’ćtaitaux ofliciers raunicipaux qu iucom-bait le devoir de dćnoncer les ćmigrćs de leur comrnune, de les signaler, s'ils revenaient au pays,.aux pouvoirs publics el de s informerdu lieu de rćsidence des parents.
La municipalitć dc Saint-Thćgonnec, par lorgane du maire Bernard Breton, declare ne connaltre aucun ćmigrć de la commuue. « Dailleurs, depuis plusieurs annees. aucun ci-devant noble n’a fail sa demeure sur le terri-toire de cette paroisse. » La municipalitć de Guictan fait une dćclaration identique. Le maire de Plcyber-Christ, Franęois Madcc, a une lettre du 30 Aotit 1792, repond, le \ Seplembre suivant, qu'il ne connalt, en fail dćmigrćs de la commune, que les quatre enfanls de la familie de Barbier de Lescoet, du chdleau de Lcsquiflioul el encore ignore-t-il les noms des enfants ainsi que le lieu de la rćsidence actuelle des parents. Les ofliciers muuicipaux de Plounćour-Mćoez dćclarent que « Charles de Clairam-bault et son śpouse, ci-devant nobles, out trois enfants en ótat de porter les urmes. Ces enfants sont absents, ont disparu ou ont ćmigrć. » Quant au pćre, « il est toujours errant, demeurant tantdt k Paris, tantót a Vaunes ou k Morlaix, aujourd hui k lMouneour. Nous ignorons les noms de baptóme des enfants. Ce sont toujours des Clai-rambault. »
Ces enqu«Hes, qu’d chaque instant on imposait aux ofli-ciers rnunicipaux, leur enlevaient une partie notable du temps qu'ils auraient pu consacrer plus utilement k la culture de leurs terres. 11 leur fallait signaler, en oulre, au chef-lieu du District ou a lAdministration du Depar-tement, tous les fauteurs de troubles, et exercer eux-inćmes une surve:llance active sur le territoire de leur commune, par crainte de l'arrivee des cbouans, des bri-gandsou des chaufleurs. Lorsqu'au mois de Juillet 1792, la patrie fut dćclarec en danger, les ofliciers municipaux‘ de Saint-Thegonnec dćcrótćrent qu'ils se tiendraient lous les jours « en etat d'activitć permanented la maison com-mune »>. lis devaient prendre la gardę deux par deux et garder le poste pendant vingt-quatre heures, k partir de six heures du malin, lis n'avaient pas, cependaDt, la nai-vete de croire que leur prćsence continuelle k la mairie ćtait de naturę k mettreen fuite les brigands et les chauffeurs, mais il leur fallait, avant tout, faire preuve de civisme et, sur ce point, ils avaient beaucoup k se faire pardonner. On comprend que si ces cultivateurs charges d une fonction publique avaient di cceur de dćfendre les
Bilutin diocesaik dUistoiki «t d'Archeolocie. — 17* anoto. 16