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(Suitę).
VIII. — Les Mumcipalitćs et les Eglisłs (1790-1793) 0).
Le roi Louis XVI, impuissant 5 contenir la Rćvolution, expia sa faiblesse sur I ćchafaud le 21 Jaovier 1793. La disparilion de la Mooarehie ne se fil pas sans occasionner de violentessecoussesdansdifferentes partiesdu Royaume. Plusieurs provinces, celles de lOuesten parliculieretbeau coupde villes du Midi, restaient attacbśes k 1'ancien Gou-veruement. Lyon et Toulon avaienl osć se rćvolter contrę la Oonvcnlion. L Assemblće Nationale dćcrćta qu a Toulon, « les maisons de 1'interieur seront rasćes, et que le nom de Toulon sera supprimć. Cette commune portera dćsor-mais le nom de Port-la-Monlagne ». La ville de Lyon ful condamnće i disparaltre du sol franęais. «Toul cequi ful habitć par les riches seradćmoli. La rćuniondes maisons conservćes portera le nom de Ville-Aflranchie. 11 sera
(1) IWfćrences : Taine : Originesde la France conlemporatne, lomc VII, p.igcH 62 et 64 ; — Peyhon : Dacumrnt* pour semir a l'Hi*toirt du Cltrgt, tomr II. p»ge 331 cl scq.; — Arcbives dćpnrlemcntidcs. serie L., Kassei ltW, 200 cl 220 ; — Archivca inuuicipalus dc Saint-Thcgonnec, Correł-pondaiiccY, Icttrc 09* ; — Archivcs paroissiulcs dc Saint-Thćgonnec, Delibćraliou du 26 Decembre 1700.
elevó, sur les ruines de la ville, une colonne avec cette inscription : <r Lyon fil la guerre a la Liberie, Lyon nest pląs ». La Cońvention, pour reprimer toute yelleitć de sedition, ótablit sur tout le territoire le rćgime de !a ter-reur. Linsurrection couvait daus 1'Ouesl, tnais il faudra, pour la fairceclater, les mesuresde plus en plusseclaires proscrivant la liberii religieuse. Les paysans de la Hreta-gne, de 1‘Aojou et de la Vendće prouverent a la Conveution que la foi avait eocore de profondes racines daus le pays. lis avaieut subi sans s'iosurger la revolution sociale el la rćvolution politique, mais ils prcudroot les aroies conlre la rćvolution religieuse. Ils se rćvolteront devant les attein-tes portees coutre la libertó de leur conscience et devant la confiscation de'leurs ćglises. « La paix naurait jamais etć troublće daus ce canton, declarait la niunicipalitó de Saint-Tlićgonnec au District de Alorlaix, si on a.vait voulu laisser chaque citoyen suivre le culte de son choix. »
Les t^glises, considćrćes comme biens nationaux, avaient d abord ćtś laissees a la disposition du clerge. Les muni-cipalites en avaient la gardę et devaient veiller & la con-servation des diflerents objets qui seryaient pour le culte. I.es prćtres intrus et les prćtres rśfractaires pouvaient officierdans la mórae ćglise, mais la loi favorisait les pre-miers au dśtriment des aulres. Lantagonisme eiistant entre les partisans des deu*x clergós dćgćnerait souvent en querelle qui atteignait parfois les proportions d uue vćri-table ćmeute. Aux municipalitćs il appartenait de rćpri-nier les desordres et de rappeler chacun au respect de la loi. Ce n etait pas toujours cbose facile que de maintenir la paix dans une assemblśe dont les membres ne cher-ciiaieut qu une occasion favorable pour manifester leur mćcontentement. Obligćs d’assister & des cerómonies prć-sidćes par des curćs intrus, les fidćles ne chercbaient qu'un prótexte pour troubler la rśuniou. Les municipa-