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G BORG ES POSENER
sionnaire. C'est la decouverte dc 1’Egyptc et dc 1'archeologie militante, sur lc terrain, a la grandc epoque des fouilles de Deir el-Medineh et de Tód qui emploient jusqifa trois cents ouvriers. Coiffe du casque colonial et arme du stick, insigne de commandement, comme le veut Pusage d alors, il «bouffe du sebakh» avec entrain du lever au coucher du soleil. Pendant son sejour dans la Place de Verite, il prepare la publication de La tombe de Nefer-Abou (1935) avec un appendice qui groupe les monuments du menie personnage dissemines dans differents musees. Sur le chantier dc Tód. il copie et photographie les inscriptions du tempie ptolemaique dc Montou, textes dont il comptait entreprendre la publication apres sa retraite du Musec du Louvre. II a la chance, rare dans la vic d'un fouilleur, de prendre part, sur ce sitc, a unc grandę decouverte : il voit apparaitre, sous le dallage du Moyen Empire, les coffrets en bronze contenant le fameux tresor.
Pendant les mois libres que lui laisse le travail sur le terrain, il parcourt PEgypte, visite longuement differents sites, sc rend en Nubie et dans Toasis de Khargch. II reprend sa these, la complete et la developpe, effectue un sejour a Berlin pour enrichir sa documentation grace aux flchiers du Worterbuch. La tarninę, remaniee, paraitra en 1936. Lesdisettes ayant etc particulierement frequentes apres la fin de PAncien Empire, Jacques Vandier est conduit a s’interesser, de faęon particuliere, aux textes de la Premierę Periodc Intermediaire. II leur consacrc plusieurs de ses premiers articles; il en gardera le gout toute sa vie. Pierre Lacau, alors directeur du Scrvicc des Antiquites, lui signale la tombe d’Ankhtifi a Mo'alla et lui en confie la publication. C’cst une chance unique pour un debutant, mais aussi une entreprise perilleuse, car les inscriptions du prince de Hefat sont farcies de difficultes. On sait avec quel succćs lc jeunc editeur saura les surmonter. Son ouvrage excmplaire, retardć de dix ans par la guerre, parait en 1950 et renouvelle la connaissance d’unc epoque obscure de Phistoirc egypticnne. Toujours dans la meme dircction. il entreprend dc composer le corpus des Textes de la Premierę Periode Intermediaire et de la XIC dynastie en collaboration avec J.J. Clere. Malheurcusement
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seul le premier fascicule de cet ouvrage verra lejour (1948) bien que la suitę ait ete preparee et misę au point.
Encore pensionnaire a Plnstitut du Cairc, Jacques Vandier est invitć par Charles Boreux a faire partie du departement des Antiquitćs egypticnncs du Musee du Louvre. II y entre en 1935 comme charge de mission pour devenir, deux ans plus tard, conservateur-adjoint faisant fonction. Un nouveau champ d'activite s’ouvre au savant; le philologue convaincu, pour qui Pegyplologie se limitait a Petude des textes, se muc en archeologue et historicn de Part pharaoniquc. L’adaptation s'opere avec une facilite etonnante, mettant en evidence cette aptitude rare que possćdait le disparu, d'entrer de plain-pied et sans effort dans un domaine nouveau pour lui, d’embrasser d'un coup d'oeil et avec surete