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L'Afriąue de l'Ouest dans l'historiographie marxiste

et un Sud-Africain marxiste^u. Ce fut le dćbut d’une serie d’ćtudes sur le mouvement syndical en Afriąue, notamment en Afriąue de 1’Ouest.

Dans les annćes ąuarante, les chercheurs s’intćressćrent moins a 1’Afriąue de l’Ouest qu’au cours des vingt annćes prćcćdentes. Pendant la deuxićme guerre mondiale, les orientalistes et les africanistes concentrćrent leur attention sur les rćgions du continent africain qui ćtaient le thćatre d’općrations mili-taires. L’Afriąue occidentale franęaise n’en faisant pas partie, elle ne fit donc 1’objet que de quelques articles gćnćraux dans lesąuels d’autres ąuestions ćtaient parfois sinaultanćment traitćes¹².

Apres la guerre, au moment ou le systóme colonial de 1’impćrialisme commenęa k s’effriter, les problćmes de rAfriąue de l’Ouest refirent surface dans les ouvrages spćcialisćs. En 1954, des africanistes de Moscou et de Leningrad publićrent dans la sćrie « Peuples du monde »^u un ouvrage important intitule Narody Afriki — Peuples d’Afriąue.

La partie consacree au Soudan Occidental (ćcrite par D. A. Olderogge et I. I. Potekhine) non seulement donnę des renseignements ethnographiąues concis sur la population locale, mais examine les processus ethniąues en liaison ćtroite avec les processus economiąues et politiąues. Cette approche permet aux auteurs de souligner 1’importance de certains aspects qu’il est necessaire de connaltre pour bien comprendre 1’histoire des peuples des colonies franęaises d’Afriąue de l’Ouest : par exemple, le systóme franęais d’administration directe, la doctrine d’assimilation culturelle des «indigćnes », la coexistence d’Africains ayant la nationalite franęaise et de millions de « sujets » de Fempire colonial franęais, les differents degres de maturation des relations capitalistes et 1’ćcart politiąue considćrable entre Farrićre-pays rural et la ville coloniale. Les manifestations de la lutte idćologiąue et politiąue en Afriąue occidentale franęaise furent ćtudiees pour la premićre fois dans Narody Afriki, ou ćtait aussi esąuissee Fapproche d’une ćtude plus dćtaillee du « diagnisme » ainsi que d’autres tendances de la pensće sociale. Les auteurs decrivent brievement mais avec prćcision la personnalite remarąuable du dćmocrate du Benin, Louis Hounkanrin (Gankarun selon leur transcription), qui ćtait, sur tous les plans, aux antipodes de Blaise Diagne.

Ainsi commenęa 1’ćtude systćmatiąue du climat idćologiąue et politiąue. Mais il restait encore beaucoup k faire. Vers 1955, un grand spćcialiste sovie-tiąue, se rćfćrant & 1’histoire contemporaine de FAfriąue, ćcrivit ąue FAfriąue

11.    A. Zousraanovitch, I. Potekhine, Tom Jackson, Prinuditelnyj trud iprofdvizertie v negrit-

janskoj Afrike (Le travail forcć et le mouvemenl syndical en Afriąue noire), Moscou,

1933. (Tom Jackson ćtait le nom d’emprunt du grand communiste sud-africain

Albert Nzula.)

12.    Z. Moldavskaia, « Frantsuzskaja Zapadnaja Afrika » (L’Afriąue occidentale franęaise),

Miroyoe hozjajstvo i mirovajapolitika, 1940, n° 12, p. 90-98.

13.    Narody Afriki₉ sous la direction de D. A. Olderogge et d*I. I. Potekhine, Moscou, 1954.