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Afchi ves

Je donnai en 1750 la critiąue de" Pahsurde tragedie d'Aristomene de M. Marmonlel. M. de Yoltaire qui etait alors & Paris la lut et m’en fil faire des compli-ments par Thiriot que je connaissais un pcu, qui vint -me voir k cette occasion et me dit que « M. de Volłaire regardait cette excellentc critique comme le pendant de cellc du Cid par 1’Academie Franęaise » : ce furcnt ses propres terines que j’ai retenus. M. dc Voltairc, depuis cette ćpoque, a hien change de langngc sur mon coiupte. 11 est vrai que je ne l’ai pas mćnagu lui-mdme quand j'ai cru que rintćret des lettres l’exi-gcait.

« Mais pourquoi me direz-vous peut-etrc, Monsieur. n'avez-vous pas briguć 1’amitić de ret illustre auteur ? 11 vous etait si aisć de 1’ohtenir ! II ne s’agissait que de le louer ń toutc outrance et sans discontinuitć ; vous n’aviez pas a craindre que le public vous demcn-tlt, puisqu*en cłTct, de votre aveu, nous avons de lui des ouvrages qui passeront k la posterite. Au lieu de cet amas de fangę dont il a voulu souiller vos traits, il vous aurait comble dc ces iuagnifiqucs ćloges qu’il distribue avcc profusion k tous ceux qui l’cxaltent. I/Europe entićre, d’apr£s son suflTragc, vous eut dć-cernć le titre glorieux de Jugc supremę des ouvrages d’esprit, d’arbitrc du gotit, d’oracle dc la litterature. >

Je le sais, Monsieur. il m’eOt ćtć d’autant plus facile dc gagner les l>onncs grices de M. de Voltaire, qu’il a daigne me faire, il y a longtenips, des avances qui m*auraient ćnorgucilli, si je n’en avais pas penć-tre le raotif. Sans parler de ces compliments de Thiriot, qui n’etaient qu'une amorcc pour nPattircr, avant lui un ćl£ve de M. de Voltaire, Linant, avait voulu hien des fois me niener chcz son mattre, m’as-surant que j’en serais hien reęu ; j*avais rćsiste toutes ses inslances. Enfin, M. dc Yoltaire, dans la maison qu’il occupait rue Travcrsićre, avait un petit thćatre oii il faisait rcprćsenter quelques-unes de ses

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Uuimper et Lćon


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pićces, cntre autres sa Romę sauoie 7 il y jouait lui-niemo. Jc rcęus un jour un billct, par lcqucl on mc priait d’assister a une rcpresentation de cette tragedie et dc souper ensuite. Jc remerciai trćs poliment; je prćtextai un voyage a Yersaillcs. Huit jours aprćs, second billct* second refus ; je m’cxcusai sur un rhume a(Treux. Ces deux invitations que j’ai conser-vees, n’etaient pas h la vćritć au nom de M. de Yoltaire, trop politique pour se comproincttrc vis-&-vis de moi, mais de la part de Mnie Denis, qui faisait les honneurs de la maison de son oncle...

Vous 1’ignorez peut-etre, Monsieur : toutes les hor-rcurs qu’il a imprimees contrę moi ne sont presque rien en comparaison de celles qui n’ont pas encore vu le jour ; et, si l*on donnę, aprćs sa mort, le recueil de ses lettres particulieres, vous verrez que j*y joue un beau role ! Jugez-cn par cc trait.

11 y a cinq ou six mois qu’un ćcolier d’un Collage dc rUniversitć de Paris, lui cnvoya une pikę de vers de sa composition, en le priant de 1’honorer dc ses conseils. M. de Yoltaire, llatte de cct honimage, lui a donnę dans sa rćponsc des encouragcraents melćs de quelqucs avis :

t Fuyez surtout, lui dit-il, le Crćbillon, le Dancourt, le Marivaux ; ces gens-la nc sont bons qu*a corrom-pre le goiit. » II parlc ensuite des cnvicux qu’on ren-contre au sacre vallon : « De toute cette canaille, ajoutc-t-il, l’enncmi le plus rcdoutable est un ccrtain Freron ; c’cst un cerbćre ; nuit et jour il fait retentir de ses cris les cavernes du mont sacró ; mais des gateaux; de miel 1’assoupissent. >

Ah ! M. de Voltaire,

Voili comnient infectant cette siinplc jcuncsse,

Yous employez, cruel, le calme ou je vous laisse l Vous cultivc/ deja leur hainc ot leur furour ; »

Vous ne leur prononcez mon nom qu’avec horreur.

Athalik.



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