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III

Je dirai, en rae resumant, quc ce Manuel, publić aa nom de la science du droit internalional, nc m? paratt pas avoir bien saisi le point de vue auquel il dcvait se poser et le rMe qu’il avait a remplir. Le terrain sur lcquel la confercncc de Bruxclles s’ćtait libćralcmcnt placee, c'etait ćvi-derament le nótre, celuide la civilisation de la guerre. C’etait sans doute un grand resultat, dont on devait honorer la conference de Bruxelles et lui tenir compte ; mais il fallait elargir 1’horizon trop rcstreint de son debut. II fallait de plus rćparer une grave lacune. On a reprochć a tort a M. de Moltke d’avoir ćnoncć une doctrine sur la guerre; il a eu raison de sentir qull en fallait une ; car comment faire des lois sur la guerre sans remonter aux principes qui en constituent la Ićgitimitó et 1’effica-citć. On peut seulement critiquer celle qu’il expose et que je ne partage pas, mais sans mćconnaitre qu'il y a de bonnes choses 4 y puiser.

II a raison dc dirc qu’il faut beaucoup attendre de 1’education morale et religieuse des individus, car dans une carrićre qui est celle du sacrifice de la vie, le sentiment religieux doit tenir une grandę place. II a rai-8on de ranger au nombre desconditionsdu progres le maintien, en temps de paix, d’une discipline rigoureuse dont le soldat a pris lliabitude, eta la vigilance, en temps de guerre, de Tadministration qui pourvoit a la subsistancc des troupcs en campagne. II fait judicieusemont observer que si cette vigilance fait dćfaut, la discipline inćme ne saurait ćtre rnaintenue qu'iraparfaitement. Le soldat qui endure des soufErancee, des privations, des fatigues, qui court des dangers ne peut pas ne pren-dre qu’en proportion des rcssources du pays ; il faut qu’il prenne tout ce qui est nćcessaire 4 son existence. On n’a pas le droit de lui demander ce qui est surhumain. II a raison aussi de dire qu’il faut comptcr surtout sur le sens de justice des chefs et siu- leur responsabilite morale relative a l'execution des rccommandations qui leur sont adressees, responsabi-litó d’autant plus grandę que les mots autant qut possibU frćqucmment exiges par les conditions anonnales de la guerre laissent beaucoup de latitude a ces rccommandations.

Lc dćfaut du Manuel des lois de la guerre est donc de n’indiquer nulle part la doctrine qu’il professe sur la civili.sation de la guerre dont il au rait dft resuracr les prolćgomćnes, soit dans l’avant-propos, soit mieux encore dans un titre prelirainaire.

Si la cćcitć ne nous avait pas empeehe de prendre part aux truvaux de la commission chargee de la rćdaction de ce Manuel 4 laqueile nous avions 1 honneur d appartenir, nous aurions cru devoir soumettre a ses appreciations 1’adoption des principes fondaroentaux de la civilisation de la guerre resumes dans la formule suivante, qne 1'Acadćiuie nous per-mettra, en terminant, de rappeler 4 son souvenir:

Necessili de ci vi User la guerre si l’on ne peut rabolir;

Procederla ciciUsation de la guerre:

D abord par le recours a la mediation etVarbitrage pour la próeenir autant que possible ;

Ensuite, quand eUe n’a pu itre prćrenue, par le droit de Ugitime de-fense pour la rlgler et pour fletrir la guerre de rambition et de la con-ąulte.

Enfin, par la moderation de la conduite des hostilitis et des conditions de la paic, i 1'effet de permettre l‘ceuvre de reconciUation sans laąuelle les haines nationales raUument et perpetuent la guerre.

Cette formule viendrait realiser un desideratum bien regrettable dans ce Manuel qui ne s’occupe que des moyens de faire la guerre en adou-cissant ses rigueurs, comme s’il n’y avait pas avant tout 4 se preoccuper du principe et des moyens de la prćvenir.

II y a pourtant 4cet ćgard un double point de vue prćventif auquel le Manuel aurait dft se placer : d’abord celui de prćvenir la dćclaration de guerre, par le recoure 4 la mćdiation ou 4 1’arbitrage, et j’ai dćja si-gnalć que le Manuel n’avait nullc part conseillć de recourir 4 ces deux moyens qui, plusieurs fois avaient pourtant fait preuve (Pefficacite.

Mais il y a encore un second point de vue preventif, c’est celui de prćvenir le retour de la guerre entre les parties belligerantes qui n’ont pas voulu laisser 4 la mediation ou a Parbitragc le reglement de leur conflit. Une reprise ultćricure des hostilites ne peut Itre prćvenue d’nne manićrc certaine qu’autaot que 8'accomplisse 4 la fin de la guerre l’ceuvre



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