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organisation une transformation qui fit converger leurs efforts vers la codification du droit des gens, et qui put ainsi leur permettre de venir en aide k laction scientl-flque et & 1’action diplomatique. C’est ce que nous deve-loppions dans une lettre en datę du 12 f<6vrier (1) adres-sśe au savant secretaire gćneral de la Societe des A mis dela paix de Paris, dont une rćcente rćsolution (2) con-state quel utile concours la codification du droit des gens doit attendre des Societes de la paix, si toutes, a l’exemple de celles de Paris, de Londres et de Boston, travaillent a prśparer la consćcration du principe de 1'arbitrage international par la codification du droit des gens.
Cette rćsolution dóclare « qu’elle considere lafor-« mationd'un codę de droit public international corame « Kun des besoins les plus urgents et les plus impć-« rieux de ce siacie, et qu’elle voit dans la prćparation « de ce codeTune desceuvresles plus dignes de rdunir, « dans un meme efiort, la science et la bonne volontd « des hommes les plusćniinentsduinonde entier. >
'1) Lettre du 12 fćvrier 1873, insćrće dans le bulletin, numero 2 de la Soctitć des Amis de la paixt mars-arril -1873, p. 38, et adressće k M. Frśdćric Passy, qui a consacre un si pcrseverant devouement a 1’idće du dśveloppement pacifiquc de la cmlisation.
(2) MSrne bulletin nutnćro 2. Bemarquable rtsolution votee par les inembres prisents a la seance eitraordinaire du 7 mars, rela-live a la mission prćcitće en Europę de U. le docteur Miles, delćguś par les Societes de la paix des £tats-Uni$. Cette mission, qui avait pour objet de provoquer un Congrćs internalional pour la codification da droit des gens, confirme 1'utililć de 1 iniliatise que nous arons prise k cel egard devant 1'Academic dans notre memoirc lu a la seance du 5 octobre.
Enfin elle est d'avis « que rien ne doit etre neglige « pour appuyer par ła parole, par la presse, et par « toutes les voies corapatibles avec le respect des lois « etl’observation desdevoirs nationaux, lapropagation « des idćes de justice internationale. *
Ce programme est excellent, et il ne saurait per-mettre aux idóes anarchiąues de s'abriter sous la bannifere desSocićtćsdelaPaix, en provoquantlaguerre entre les citoyens sous prótexte de Tabolir entre les peuples.
IV
L*IDEE CIYILISATRICF. DE L’ARBITRAGE INTERNATIONAL CONęUE TAR HENIU IV.
Nous avons constatć dans les paragraphes prócśdents le progres accompli dans la civilisation de la guerre par 1‘esprit scientifląue et par 1’esprit philanthropiąue. II s’agit maintenant de rechercher et d’exposer comment il peut et doit 8’accroitre plus considćrablement encore par l*intervention de 1’arbitrage pour le rśgleraent des conflits internationaux.
• Grotius fait preuve d’une grandę ćrudition lorsqu'il enumere des cas d'arbitrage citćs et loućs par des pofetes, des philosophes et des historiens de la Gr&ce et de Romę. Mais il n’y a dans tout cela que des cas isoles dont on fait avec raison 1’eloge en les racon-tant. II y a loin de lśt k la conception d’une justice arbitrale, a 1’idśe cłvilisatrice de la primautś du droit sur la force [qui aspire a substituer Tarbitrage a la voie des armes pour le rćglement des conflits inter-nationaux. La seule tracę de cette idee qu on puisse