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est A Cćsar etc..., voici ma dćclaration sur le sermcnt exige par le dćcret du 27 novcmbrc dernier.
« Je dćclare avoir dćjA fait Ic Scnncnt menie solenne! d’ćtre fidelc a la puissance civi!c et tcmporcUe dans tout cc qui sera de sa corapćtcnce. » Je rćci-terais volonticrs le sermcnt « dc veillcr avec cxac-titude sur les brebis confićes A mes soins et a ma vigi-lancc >», mais aujourd'hui il scmblc qu’on exigc de moi un serinent plus ćtendu, on vcut que j’adh£rc dans tous les points a la constilution ditc ciuilc du clergć dćcretće par 1'Asscmblee nationale. Je dłclarc donc qu'en consciencc je ne pitis pas prłter ce ser-ment; mais je dćclare en nieme temps qu’aucunc puissance temporelle ne pouvant me dćpouiller de ma jurisdiction sur mes paroissiens, je ne me croi-fals jamais destituś dc ma place ni de mon ministóre par le seul effel des dćcrcts de 1’AssembIće nationale, ct je regarderais toujours comnie un inłrits celni, qui suivant la nouvelle formę de ccs sculs dćcret s, me remplacerait. J'ajoute de plus quc le conseil gćnćral de la commune de Lanmeur, assemLIĆ le jcudi trois du courant n’ayant pas voulu que i’eus quittć ma place dc procurcur dc la commune, j’attendrai A cct ćgard avec la soumission due a la puissance Ićgitime, tout ce qu'elle jugera convenable d’ordonner.
Signe: De Trogoff, rectenr de Lanmeur. »
Ce fut ensuite au tour de M. 011ivier-Maric Bous-touler de prendre la parole. Voici son discours:
« Messieurs
Lorsque vous mc fites 1’honncur dc m’admcttrc a vos Asscmblćcs primaires vous m’entendites profe-rer le serinent solennel du vrai citoyen « De rester A jamais fidide a la Loi, A la Nation et au Roy ». Jc ne croiai donc pas qu’il etit ćtć necessnire dc Ic rćltćrcr
ici; Particie 29 du dćcrct du 27 nóvembre n’y obligc que ccux qui ne Pont pas Cncorc prćtć, plcin dc respcct pour łc nom trols fois saint par lcqucl Seul il est per mis de jurcr, un chrćlien ne doit pas lc repćter sans nćccssitć. Dieu en vain ne jureras.
« Ntanmoins pour ne laisscr h mes concitoyens nucun doute sur la sincćrilć de mon patriolbmc et pour donner k la France entierc un tćmoignage public de mon respcct et dc ma soumission aux dćcrcts dc PAsscmblće nationale sanctionnćs par le Roi, je veux bien rcnouvcler lc serment deja fait, ct je jurę d’etrc fidćle a la I.oi, a la Kation ct au Roi, ń la Lćgislution cxisf.unte et aux futures, pourvu qu'cltcs ne dćbor-dent pas le cercie dc la justice et qu’cllcs conscrvcnt le respcct de nos póres pour la religion catholique, apostoIiquc et romaine, ct de vci)lcr avec soin sur les fidćlcs quc mes Superieurs lćgilimes \oudront bien •conficr a ma sollicilude.
«« Mais dans ce qui regarde la puissance spirituclle, le dogme, la morale ćvangelique. la disciplinc purc-ment dcclćsiastique, Pa^ministration des sacremcnts, les dispenses, los missions pour les fonctions spiri-luelles, tout ce qui est du ressort dc foi intórieure et lc reste de cc genre, c’est k Pćglise sculc qu’il appar-tient de prononcer, ct Ellc seulc pcut cxiger un serment indeterminć parce qu'ellc seule est infaillible. JVntrcvois cepcndant, quc la puissance civile ct tem-porcllc a dćpassć dans Porganisntion Civile du Clerge les bornes qu*elle se prescrit a elle-mćme. et je dćcla-re quc Ma conrcicncc ne mc permet pas d'adoptcr lc Dćcrct ce tonchant, jusqu’a ce qu„* l ILglise, inter-priMtc de la Loi Evarigćlique, n*aic dissipć les per-p!cxitćs de mon dnie par unc dćcłsion dclfmitive.
Signć: Ol, M. Daustoulcr. curć » (1).
Il) Arch. I.. V. JMstrcI tir Morlal*.