yiande froide.»]ĄS parce que « c’est le goQt meme du corps». La viande l frołde rappelle donc la viande crue, la nourriture des betes. Lorsąue c’est un (assassin aussi effrayant, ses motifs inconscients sont ćvidents : il dćvore ses | 1 victimes mortes, et par consćąuent, on peut le considćrer comme le silphe.
Malgrć le caractóre horrible de ce monstre, la fin du roman semble rćdemptrice : il meurt en mangeant le secret de sa demićre victime, une filie j I de seize ans qu’il a nommće Hirondelle. Ce secret est un joumal intime. En le I dćvorant, il empeche les gens incompćtents de lirę ses pages: «Je les ( I dechirai et commenęai a les mastiąuer. C \etait infect, epuisant. Les dents se I fatiguaient sur ces feuilles dures. »146 En effet, il dćvore Hirondelle pour la I deuxićme fois : « Pour m 'aider a avaler les pages les plus resistantes, je me l I figurę ąueje mange la peau calligraphiee de la jeune filie. »147 II Pa mangće symboliquement en 1’assassinant de sang-froid auparavant, pour la deuxi&me | I fois il Pa mangee litteralement en avalant son joumal. « Je meurs de l9avoir mangee, elle me tue dans mon ventre, en douceur, d 'un mai aussi efficace que \ I discret. »148 S’il meurt k la suitę de la constipation, cette mort purge son passć 1
1 tueur ^ gages, il se sacrifie pour Pautrui. ,
I Cet acte a une force rćdemptrice pour une autre raison : les pages du
joumal gofltent « de Phostie ». Ce personnage monstrueux donc prouve que i I 1 absorption cannibale a deux cótćs : Pun nocif, Pautre bienfaisant. Le 1 parallćle de Phostie permet une interprćtation religieuse. Le repas entre dans | I le domaine du sacrć. Dans le christianisme, le pain se transsubstantie en Dieu 1 et cette mćtamorphose reprćsente un rituel spectaculaire et un des plus grands , I mysteres chrćtiens. L’hostie symbolise le corps de Dieu et en Pabsorbantl I homme s^unit avec lui, se purifie (comme le protagoniste en question) et se1
I lvinise. La thćophagie suit le principe que nous avons dćj^ analysć: parł
1 absorption on domine le monde, par Pabsorption de Dieu on s’approche de1 __lui._____________ 1
; -MOKK l JnmcldW*nMle.Ptó.M*Mi*'*6'"
f46 ibid. p. 133
147 ibid. p. 134
,4ł ibid. p. 136
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