25
«
finance de maniere incomplete. Le cineaste fera tout de nieme son film. Mais quel en sera le resultat?
La television prend de plus en plus de place dans l’enveloppe budgetaire allouee au genre cinematographiąue documentaire. Le diffuseur, ou son (sa) representant(e), influence grandement l’equipe de tournage dans ses choix: une certaine idee de liberte s’en trouve modifiee, a un point tel que le Conseil des Arts du Canada ne subventionnera pas un projet documentaire pour lcquel un diffuseur tele a donnę son aval et que l’on retrouve dans la structure financiere34. Lors d’une presentation de mes films que je fis pour un cours universitairc du professeur et cineaste Jean-Pierre Masse, a l’Uqam, j’ai cxplore avec les etudiants la notion de rćalisation en cinema documentaire d’auteur fait pour la salle vs l’oeuvre unique pour la telćvision en y comparant les differences et les repercussions dans le processus de creation. Le processus televisuel est soumis a plusieurs interventions de la part des commanditaires, c’est un aspect majeur qui modifie de maniere importante le film. Comment cela a-t-il ćvolue et ćvolue-t-il encore dans notre cinćma?
Dćja, la venue de la tćlevision a bouleversć le rythme de nos vies. Elle a modifie de faęon profonde et irremediable notre rapport au temps, notre rapport a 1’autre et le regard que nous portons sur nous-memes, comme groupe et comme individus. La vitesse s’est installee, nous nous « courons apres la queue », et lorsque nous nous assoyons devant le televiseur pour soi-disant relaxer, c’est souvent le contraire qui se passe. La tćlćvision a completement modifić la faęon de voir la vie et de la percevoir. On raconte les histoires plus vite, en de plus brefs moments : ce ne sont pas seulement les conditions de production qui se sont vues transformćes, mais surtout notre faęon de raconter une histoire. Plus court, plus dense, plus vite. Et alors
34 Voir le formulaire et reglements de demande bourse de production, Arts mediatiąues, Conseil des Arts du Canada.