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classiąue et suit de maniere chronologiąue 1’action, ce film se distingue des reportages en a piat de Tepoąue de deux faęons.
Tout d’abord, Textraordinaire pouvoir evocateur de la poesie de Pierre Perrault. Une voix hors champ narre toute 1’action, mais au lieu de nous decrire ce que l’on voit (procede beaucoup employć en tćlćvision ai »urd’hui) la narration nous amene un autre niveau de lecture, apporte une couche supplementaire de materiel ii donnę elle aussi k voir, alors que le souffle immense des paroles de Perrault, etalć sur des images soigneusement selectionnóes, arrive a nous raconter non seulement cette chasse mais aussi les craintes, les reves et les espoirs des protagonistes: nous sommes nous meme chasseurs avec les chasseurs, nous participons a cette chasse et vivons en meme temps qu’cux leurs attentes et leurs joies et nous triomphons des lors avec eux lors du banquet auąuel nous sommes convić pour partager le repas clanique.
Ensuite, tout le film est une invocation sacrće. Bień conscient du rapport intime a la naturę qu’entretiennent les autochtones, Perrault creera avec ce film une veritable eucharistie, animiste soit, mais une celebration veritable, dont la construction (le montage) n’est pas sans nous rappeler une messe chrćtienne, elle-meme un rappel du cycle de la vie. D’entree de jeu, Perrault utilise le chaman pour nous donner les cles de cette eucharistie, c’est lui qui appelle le divin en battant le teuaikan (tambour) et nous indique que nous entrons dans un espace-temps qui releve du sacre: « ...le caribou donnę le tambour, le tambour donnę le reve du chasseur et le reve donnę la chasse au caribou... ». L.S.Morgan dira : « Une multitude d’hommes deviennent une seule personne lorsque reprćsente par un seul homme... de telle sorte que cela ce fasse avec le conscntement de chaque individu singulier de la multitude. Car c’est 1’unitć de celui qui represente qui fait une la personne71 ». Le chaman ici cree le reve
71 MORGAN L.S. 1971 La societó archaiąue, Paris Anthropo, p.166 citć dans ABELES M, 2005, Anthropologie de VEtat, p.21, Paris, Petite Bibliotheąue Payot.