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le tombeau (dans los pays serere) ajoute le dictionnaire de Mgr. Kobes (1923) P. 42. On en retrouve surtout des traces dans la partie •meridionale du pays wolof. Voici comment un de nos informa-teurs, Gaye Diouss decrit le ded.j de Meouane : "On dit que ce sont nos ancetres qui nous l'ont laisse en disant que personne ne le cul tive ou nfy coupe du bois. On ne doit rien y faire et on lłavait abandonne. Meme les arbres qui etaient la-bas ne devaient pas etre coupes. Ils tombaient sans qufon los touche, le licu etait tou^jours parseme d^erbes et personne ne devait y rentrer. On donnait meme des offrandes a l1esprit" (sous formę de bouillie de mil avec du lait caille). Mais il est interessant de noter que dans la suitę de lłinterview, lfinformateur decrit ce bois comme un homologue du ngol serer qui a etś analyse par le pere Gravrand (1967) DAN/1967/
109.
Ce dernier ecrit en effet que : "les pangol (esprits en serer) du village y residaient et etaient lfobjet d*un culte public Ces pangol tutćlaires sauvaient pratiquement les assieges car les assałllants ne se soucia±ent pas de les mecontenter". De meme notrfc informateur nous decrit la prise du village par Ournar Cheikhou en pretant a ce chef tidjane les propos suivants : "il y a un village qui se nomme Meouanei Lorsque je m’en approchai, j'ai trouve beau-coUp de personnes assises au pied de 1’arbre a palabre du village, J’avais cru que les gens du village n^taient paś partis et j’ai dit de faire courir les chevaux a leur rencontre. Tandis que nous faisons le tour du villago, les personnes courent vers le dedj et y entrent en grand bruit. Nous nous arretons et disons : les gens que nous poursuivons sont dans ce bois, descendons. Puis nous pre-nons un morceau de fer, du coton et un petit cailloux et coramen-ęons a allumer. Mais dfes que le feu fut allume, il sfeteignit brus-quement et quelqufun nous dit : "comme cet endroit est obscur, ce qui est ici nłest pas une personne mais un esprit ..." et lfinformateur tire la conclusion suivante : "0’est pour cela que l'on dit que lfesprit nfavait pas voulu qufon suivit les gens du village en eteignant le feu".
Le dedj constitue un domaine sacrź qui ne pouvait ctre ap-proprie par aucun individu. II dtait respecte de lfensemble du vil-lage et en particulier de son chef.
Mais sans que lfon puisse pretendre a des donnees statisti-ques prdcises, il semble etre limite aux anciennes zones d*influen-ce serer (l). De plus les croyances animistes qui accompagnaient le culte du rab (esprit) etant en voie de disparition, son impcrtance diminue considerablement aux depens dfune deuxieme categorie : les sepultures musulmanes.
3,12 - Le robukaiy
Le terme est compose du verbe robu, etre enterrś, enseveli et du suffixe kay (le lieu ou). II s1agit du cimetiere. Tous les villages ne possedent pas de cimetieres, deux raisons peuvent in-tervenir :
- d?une part, des villagcs peuvent s'dtre dśmembres ou avoir deme-nage. Chaque membre de la lignee desire alors etre enterre auprks de ses ancetres dans un autre lieu.
k raoins que 1?islam lfait ailleurs totalement elimind